Prisonsociety [traduction française reçue par mail – légèrement modifiée le 14/04] / vendredi 22 mars 2019
Solidarité et complicité internationales avec les prisonnier-es et les inculpé-es anarchistes
voici une proposition d’étendre le 1er mai 2019 berlinois à un mois entier de solidarité. que ce soit avec des événements, des discussions ou des attaques directes, selon la tension et la conflictualité de
chaque individu et de ses relations.
l’histoire de la misère quotidienne a plusieurs visages: des gens qui sont virés de leur appartement, car sous le capitalisme un appartement est un produit; des personnes qui deviennent « illégales », parce qu’un quelconque papier de merde n’est plus valide; des visages d’ennui, qui phasent sur des smartphones, qui vont au travail comme des zombies, précaires qui tentent d’une façon ou d’une autre de ne pas couler; ou bien celleux qui se retrouvent à l’intérieur des murs d’une taule, pour ne pas s’en être tenu-es aux règles du capital et de l’état. La société existante repose sur les frontières et les papiers, sur les contrôles, la surveillance en prison, sur l’exploitation et l’aliénation, l’argent, la propriété et le pouvoir. Chacun-e deale comme iel peut avec cette misère quotidienne. Que ce soit par l’hébétude sociale, par des shot de dopamine devant un ordi ou un smartphone, par des drogues, de l’alcool et des « fêtes », ou en trouvant des abri, des failles, pour endiguer la misère.
la subversion sociale et l’insurrection sont une proposition anarchiste pour aller à l’encontre de la misère quotidienne et d’une société, qui construit une prison à ciel ouvert. La proposition de l’auto-organisation, de l’attaque directe et des révoltes collectives et individuelles, n’est pas une proposition « en réaction à », mais bien une offensive, une attaque contre les structures de la domination. Si le 1er mai berlinois est réinvesti par des anti-autoritaires et anarchistes, nous proposons d’étendre cette journée à un mois entier. Il s’agit d’une proposition de s’emparer à nouveau de sa propre dignité à travers l’attaque directe, la propagation d’idées autodéterminées ou l’accumulation d’attaques.
la propagande directe d’un monde sans exploitation ni oppression se pose comme l’ennemi de toustes celleux qui profite de la domination et la protège. ennemi de tout pouvoir et de toute domination. contre les flics en uniforme et les citoyens-flics. contre le tribunal, la banque et le patron, les fascistes de rue ou de salon, contre toute politique et contre la gauche réformiste. comme l’ennemi de la taule, de la machine à expulser et du progrès technologique, qui participe à faire de la société une prison sans murs.
l’idée et le désir d’une société basée sur la libre association et l’autodétermination, sans état ou structure hiérarchique, se heurte aux frontière et aux murs. néanmoins et pour cette raison, des anarchistes se retrouvent sur la banc des accusé-es, en fuite ou bien en taule. et c’est régulièrement que l’état tente de les diffamer en les taxant de terroriste, pour les isoler de la société (et par là isoler la tension vers un monde éloigné de la logique capitaliste)
ici suit une liste non-exhaustive de situations répressives actuelles en Europe:
en italie, l’état (avec un premier ministre fasciste) procède à plusieurs opérations policières contre des anarchistes:
-3 anarchistes ont été incarcérés à florence dans le cadre de l’opération « panico »
-en février, 14 personnes ont été incarcérées à Turin et Trente. accusé-es d’association subversive, d’incitation au crime, et de possession, fabrication et transport d’explosifs dans un lieu publique.
-pendant ce temps le réquisitoire du procès de l’opération « scrita manent » est tombé, le parquet demande en tout 204 années de taule (de 6 à 30 ans pour les différent-es accusé-es)
à zurich, le 29 janvier, un compagnon anarchiste a été arrête dans la rue et placé en détention provisoire. il lui est reproché: incitation à des actes délictueux, en lien avec la lutte contre de nouvelles prisons, l’incendie de voitures de l’armée suisse et d’une tour de radio de police. un autre compa est recherché par la police et en cavale depuis deux ans.
à basel, en juin 2016, 18 personnes ont été accusées (dont 15 condamnées) pour avoir participé à une manif sauvage, durant laquelle plusieurs attaques ont eu lieu, entre autres contre une centrale de police, une filiale de la banque UBS, différente assurances et le tribunal pénal. quand des flics se sont ramenés, ils ont été accueillis par des caillasses et des bouteilles.
depuis avril 2016, l’anarchiste Lisa se est incarcérée (d’abord en allemagne puis en espagne). un braquage de banque à Aix la chapelle lui est imputé.
l’anarchiste Thomas Meyer-Falk est en taule depuis 1996 (pour l’heure à la JVA de Freiburg), après avoir été jugé pour la braquage d’une banque. l’état allemand le maintient prisonnier en invoquant une détention de sûreté.
à hambourg le compagnon Loïc, qui vient de France, est détention préventive. il lui est reproché d’avoir participé, pendant le G20, à un attroupement énervé, qui a passa par la elbchaussee, attaquant diverses propriétés de riches, le tribunal et des infrastructures capitalistes.
en belgique, le 29 avril a commencé le procès contre 12 anarchistes, à qui 14 délits sont imputés. il s’agit d’attaques, ayant particulièrement eu lieu dans le contexte d’une lutte contre un centre de rétention et la construction d’une nouvelle prison à Bruxelles.
montrer une solidarité tangible pour toustes les anarchistes inculpé-es et condamné-es signifie continuer à porter le rêve d’un monde sans domination, et l’exprimer en pratique. pour que des cœurs continuent de s’embraser
« quand la lutte pour la liberté est un délit, alors l’innocence est vraiment la pire des choses qui soit » tiré d’un tract se référant au procès contre les anarchiste en belgique
avec la tête haute contre les griffes de l’état – que ce soit en cavale, contre la misère quotidienne, en taule, entouré-es de murs ou bien dans cette société-prison.
feu à toutes les prisons, avec et sans murs