Le Parisien / mardi 8 janvier 2018
[…] Plus d’un mois après les faits, six lycéens beauvaisiens, tous mineurs, ont été placés en garde à vue ce mardi. Ils ont été interpellés dans la matinée au lycée Corot après avoir été convoqués par la direction de leur établissement « pour éviter une interpellation dans les salles de classe », précise Florent Boura, le procureur de la République. Tous sont suspectés d’avoir participé au tabassage d’un fonctionnaire de police lors d’une manifestation.
Le 6 décembre dernier, plus de 1 000 lycéens avaient défilé dans les rues de Beauvais. Dans un bon esprit dans un premier temps, avant que quelques jets de pierres et de bouteilles n’obligent les policiers à faire usage de gaz lacrymogène. En queue de cortège, un policier en civil, membre du renseignement territorial, avait été pris à partie. Quand la manifestation a dégénéré, il a été encerclé par un petit groupe « qui voulait se faire un flic », assure un proche du dossier. Mis à terre, le policier « avait été roué de coups pendant qu’un des auteurs filmait la scène avec son téléphone portable », précise Florent Boura.
Heureusement, des Gilets jaunes qui accompagnaient les lycéens durant la manifestation étaient intervenus. « Il faut les remercier, souligne un policier. Sans eux, cela aurait pu très mal tourner pour le collègue », qui avait été blessé à la main (7 jours d’ITT). C’est d’ailleurs grâce aux témoignages de ces bons samaritains — et aux images de vidéosurveillance — que les enquêteurs de la sûreté départementale ont pu identifier les agresseurs, scolarisés au lycée Corot. Tous devraient être poursuivis pour violences en réunion sur un dépositaire de l’autorité publique.
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Mise à jour du 12 janvier 2019
Le Courrier Picard / jeudi 8 janvier 2019
Cela faisait plusieurs semaines que la sûreté départementale de l’Oise enquêtait sur l’agression de l’un de leurs collègues. L’une des plus impressionnantes dans l’Oise depuis la mi-novembre, depuis que la rue est le théâtre de manifestations : un policier avait été frappé au sol le 6 décembre en marge de la colère lycéenne. Les recherches des enquêteurs ont débouché ce mardi 8 janvier à l’interpellation de six mineurs, cinq garçons et une fille.
Ce matin-là, lors de l’une des premières mobilisations lycéennes à Beauvais, un fonctionnaire de police, appartenant à une unité qui l’autorise à exercer en tenue civile, avait d’abord empêché des jeunes manifestants de secouer un véhicule à l’angle de la rue du 27-Juin et de la rue de Guehengnies. La manifestation commence à peine et va monter en intensité. Très vite, près de 1 000 jeunes convergent vers le centre-ville, alors que les forces de l’ordre forment un cordon de protection autour des artères commerçantes, et principalement de la place Jeanne-Hachette. Vers 10 h 30, les gaz lacrymogènes sont lâchés. Dans la rue Jeanne-d’Arc, les mêmes jeunes recroisent le fonctionnaire de police vu quelques instants plus tôt. Ce dernier est alors pris à partie par une trentaine d’individus. Selon une source proche de l’enquête, une bande de jeunes l’avait attaqué en le frappant violemment. Le fonctionnaire s’était retrouvé au sol » avant d’être secouru par des Gilets jaunes, venus lors de cette première manifestation, qui avaient aidé à disperser les agresseurs », précise Florent Boura, procureur de la République de Beauvais. Sept jours d’interruption totale de travail avaient été prononcés par le médecin à l’égard de ce policier blessé aux mains et aux jambes. « Cela aurait pu être plus grave, poursuit cette même source. Ils l’ont identifié comme policier et voulaient s’en prendre à lui. Lui s’était retrouvé au sol, tentant de se protéger ».