Laroque-d’Olmes (Ariège) : L’individu au sein de la masse de Gilets jaunes se fait balancer… MAJ du 11/01

La Dépêche du Midi / vendredi 14 décembre 2018

Samedi 8 décembre, Lionel* a enfilé son gilet jaune pour l’acte IV de la mobilisation, et rejoint un petit groupe sur un rond-point de Laroque-d’Olmes. Malgré le bon esprit de la manifestation, cet homme de 41 ans a tenu un discours choquant à d’autres Gilets jaunes : « Il faut cramer les flics, prendre une Kalachnikov, tirer sur les CRS, être violent. Il n’y a que comme ça qu’on arrive à quelque chose en France », dit-il. « Déjà le 1er décembre, vous aviez menacé de “cramer” un gendarme de la brigade de Lavelanet », explique Hervé Barrié, le président du tribunal, lors de l’audience du prévenu, hier, devant la chambre correctionnelle de Foix.

Hervé Barrié s’est appuyé sur les témoignages de Gilets jaunes de Laroque-d’Olmes qui, face aux propos dangereux et répétés du prévenu, ont alerté les gendarmes à proximité du rond-point où ils étaient postés. Interpellé trois jours plus tard à son domicile, où un fusil a été saisi, Lionel a reconnu les faits du 8 décembre.

« Jamais je ne passerai à l’acte, je l’ai dit sur le ton de l’ironie. Je tiens à m’excuser envers les forces de l’ordre », a déclaré le prévenu, qui a ensuite durci le ton face aux juges, ce qui lui a valu un rappel au calme. « Comment expliquez-vous ces propos et que vous vous retrouviez ici alors que vous êtes sous le coup d’un sursis ? » a demandé Hervé Barrié. « C’est la société, le système, qui m’a rendu comme ça », a répondu Lionel.

« Mais le RSA que vous percevez tous les mois, c’est la société qui vous le verse, non ? Vous critiquez mais vous profitez du système social », lui a asséné l’un des assesseurs. Sans emploi, le prévenu a expliqué avoir terminé une mission d’intérim en 2015, puis plus rien : « C’est comme ça, ils prennent les gens pour travailler, et ils les jettent. Puis ils recommencent avec d’autres », s’est indigné Lionel, dont le casier judiciaire est déjà garni de 10 condamnations, certaines pour outrages.

« Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays, a dit le procureur, Jean-Paul Lescat, citant J.F. Kennedy dans son réquisitoire. À vous de vous assumer, ne mettez pas tout sur le dos de la société ». Il a ensuite défendu les forces de l’ordre : « Elles sont sur la brèche depuis trois ans. On a vu jeudi soir qu’un simple policier a été capable de détruire un terroriste à Strasbourg. Les autres Gilets jaunes vous ont dénoncé car vous déconsidérez leur mouvement », a ajouté Jean-Paul Lescat, demandant 8 mois de prison ferme.

L’avocate de Lionel, Me Émeline Andrieu, s’est elle aussi prêtée au jeu des citations, commençant son plaidoyer avec « Le Déserteur », de Boris Vian. « De tout temps, on a écrit sur le système. Dans le rap, Ministère amer a chanté “Sacrifice de poulet”, Sniper que “la France était une garce”… Ils n’ont pas été condamnés. Leur liberté d’opinion a été reconnue, et eux avaient un public. Mon client s’est juste exprimé face à un petit groupe de Gilets jaunes, il n’est pas monté sur une chaise. Vous ne pouvez pas le condamner », a plaidé l’avocate.

Le « Gilet jaune » a écopé de 6 mois de prison ferme, payant aussi son lourd casier. Le sursis dont il faisait l’objet a été en partie révoqué, portant la peine finale à 9 mois d’emprisonnement, avec maintien en détention.

*Le prénom a été modifié

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Mise à jour du 11 janvier – Et à Beauvais il y en a qui défendent la permanence de la députée… enfin, faut bien préserver les amitiés politiciennes !

extrait du  Courrier Picard / mardi janvier 2019

Une vitrine brisée de part et d’autre la porte d’entrée, et cela malgré la fermeture du rideau de fer durant trois jours. Voilà ce qu’ont découvert ce mardi matin les collaboratrices de la députée de la 2e circonscription de l’Oise (LREM), Agnès Thill, à l’ouverture de la permanence de cette dernière dans la rue Gambetta, à Beauvais. L’élue devait se rendre ce jour au commissariat pour déposer plainte au commissariat de police de Beauvais

Sur une vidéo publiée sur le réseau social Facebook, reprise sur le compte d’Agnès Thill, on voit clairement un homme vêtu de noir s’en prendre à coup de pied au rideau de fer qui protège la permanence. Des manifestants porteurs d’un gilet jaune le retiennent ensuite et l’homme cesse de donner des coups de pied.

Ces dégradations se sont produites durant la manifestation du samedi 5 janvier. Beauvais a en effet le théâtre d’une manifestation d’importance – 700 manifestants – de Gilets jaunes qui a aussi donné lieu à des dégradations sur le marché de Noël de la place Jeanne-Hachette.

« La permanence avait été exceptionnellement fermée ce samedi. Nous avions été prévenus par la préfecture de la tenue de cette manifestation, confie Isabelle Lescalle, attachée parlementaire d’Agnès Thill. Des personnes auraient pu rentrer et cela aurait pu dégénérer ».

La députée de l’Oise a reçu à trois reprises les Gilets jaunes à sa permanence au mois de décembre, dont une fois en compagnie de Pascal Bois, également député de l’Oise. […]

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