Draveil (Val-d’Oise) : Attaque au mortier du centre de formation des flics
Le Parisien / Mercredi 11 juillet 2018
La police est dans le viseur des délinquants. Après l’attaque au mortier d’artifice survenue ce week-end contre le commissariat des Ulis, c’est le centre régional de formation (CRF) de la police nationale de Draveil qui a été la cible d’un petit groupe de jeunes dans la nuit de lundi à mardi.
Selon nos informations, le château abritant les formations initiales des adjoints de sécurité a été visé par des tirs de mortier d’artifice qui n’ont causé aucun dégât et fait aucun blessé. Une patrouille du commissariat de Draveil a repéré un groupe qui prenait la fuite en courant à travers le quartier des Bergeries, voisin du CRF. L’un de ces jeunes, un adolescent de 15 ans déjà bien connu des services de police, a été interpellé et placé en garde à vue.
En 2005, l’école avait été visée par des jets de cocktails Molotov contre un des bâtiments. « A ma connaissance, il n’y a pas eu de faits de cette nature récemment », note Georges Tron, maire (LR) de Draveil.
Pourtant, l’école s’est dotée, il y a quelques semaines, de rouleaux de barbelés surmontant la clôture donnant sur le quartier des Bergeries. « C’est de nature à stigmatiser tout un quartier, estime un autre élu, d’autant que cette installation a été réalisée sans que la mairie ne soit prévenue… »
D’après Jean-François Papineau, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), « ces barbelés ont été installés il y a plusieurs années. Mais il se peut que la protection ait été renforcée ». Sur des photos datant d’octobre 2017, ces rouleaux n’apparaissent pas… Contactée, la direction de l’école n’a pas souhaité répondre à nos questions.
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Toulouse : Touchés !
actuToulouse / jeudi 5 juillet 2018
Les tensions entre policiers et jeunes des quartiers de Toulouse sont toujours vives et les violences toujours d’actualité. Mercredi 4 juillet 2018, plusieurs incidents ont eu lieu entre forces de l’ordre et habitants du Mirail et de Bagatelle dans le cadre de contrôles en rapport avec des trafics de stupéfiants.
Alors qu’ils sont en train de sécuriser un hall où s’effectuent divers trafics de drogue, un équipage de policiers est pris à parti par une quinzaine d’individus, chemin Auriacombe, dans le quartier du Mirail, mercredi soir. Des projectiles sont alors lancés en direction des forces de l’ordre, notamment par de jeunes guetteurs. Chaises, bouteilles en verre… La situation avait tout d’un guet-apens. Les policiers ont été contraints de faire l’usage de gaz lacrymogène pour se dégager, avant qu’une autre patrouille ne leur vienne en renfort. Deux agents ont été blessés après avoir été touchés à la jambe et au visage, notamment.
Dans l’après-midi du mercredi 4 juillet 2018, déjà, d’autres policiers avaient été agressés. Alors qu’ils sont en train d’effectuer un contrôle sur un individu sur le lieu d’un trafic de stupéfiants, dans le quartier Bagatelle, ce dernier lance un grand coup dans le véhicule des fonctionnaires, entraînant leur chute. Déséquilibré par l’impact, l’homme en question est également tombé à terre, ce qui a permis aux agents de procéder à son interpellation.
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Héricourt (Haute-Saône) : La BAC se fait remettre à sa place
France 3 / jeudi 5 juillet 2018
Il est deux heures du matin, ce mercredi 4 juillet quand la BAC, la brigade anti-criminalité, intervient à Héricourt en Haute-Saône pour des dégradations commises par deux individus. Après une enquête de voisinage, les forces de l’ordre retrouvent les auteurs et les interpellent. Une interpellation qui tourne mal. Les deux auteurs agressent les policiers. Les blessures de l’un d’eux nécessiteront neuf points de sutures au niveau de la tête. Les deux autres ont été blessés à la main et à la cuisse.
Les deux individus ont été présentés ce jeudi 5 juillet au tribunal de Vesoul. [….]
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Lyon : Il aurait mieux fait de la fermer
Lyon Capitale / mercredi 4 juillet 2018
Dans la nuit du vendredi 29 juin au samedi 30 juin, un policier a subi des agressions à la sortie de la péniche Le Sirius. Alors qu’il avait demandé à un pickpocket de sortir de la péniche, il a terminé la soirée dans un guet-apens.
Il y a foule le week-end sur les berges du Rhône, en particulier sur la péniche Le Sirius. Un policier de repos a décidé d’y passer la soirée avec son frère et deux amis. En remarquant un individu en train de fouiller les poches et les sacs des clients, le policier lui demande de quitter la péniche sans révéler sa fonction. Lorsque le groupe d’amis s’apprête à longer les berges du Rhône, un groupe de dix personnes, dont le pickpocket, les accueille avec des panneaux de signalisation provisoires en guise d’armes. Le policier tente de calmer la situation en leur indiquant sa profession, mais cela n’arrange rien, car une rixe a quand même lieu. Selon son avocat maître Philippe Bontems, le gardien de paix a sorti sa matraque télescopique pour se défendre et aurait blessé légèrement un des agresseurs. Alors que d’autres policiers viennent en renfort, l’homme à l’origine de la rixe prend la fuite et seul son frère a pu être interpellé. Il a été mis en examen pour violence entraînant une ITT inférieure ou égale à 8 jours avec arme, en réunion et en état d’ivresse. Depuis dimanche, il a été placé en détention provisoire dans la maison d’arrêt de Corbas. Le policier a en effet eu une ITT de 2 jours, il est désormais partie civile auprès du juge d’instruction qui va se charger de l’enquête afin de trouver le principal responsable. Et Maître Bontems de conclure : “La police n’est plus considérée comme gardienne de la paix, mais la cible privilégiée.”
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Gignac (Hérault) : Entre municipale et gendarmes, ils ne font pas de préférences
e-metropolitain / lundi 2 juillet 2018
[…] ils ont volontairement dégradé des véhicules en stationnement, notamment en ciblant à trois reprises dans la nuit, la même voiture d’un Gignacois exaspéré, mais, l’un des mineurs a bombardé de pierres la façade de la brigade de gendarmerie de Gignac, pendant que ses deux complices présumés étaient entendus dans le cadre d’une garde à vue.
Cette garde à vue visait les dégradations volontaires, mais également les délits d’outrages et de rébellion envers les militaires de la gendarmerie.
On apprend ce lundi que ces trois adolescents avaient caillassé un véhicule d’intervention de la police municipale de Gignac, quelques jours avant d’avoir pris pour cible les gendarmes de la communauté de brigades de Gignac-Aniane. La voiture des policiers municipaux a été endommagée. La mairie de Gignac a déposé plainte.
Le dossier concernant les agissements des trois adolescents qui devient volumineux a été transmis au parquet des mineurs du tribunal de grande instance de Montpellier qui a donner des suites pénales. Un juge des enfants pourrait être rapidement saisi.
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Loir-et-Cher : Tout le monde (ou presque) déteste la police et les pompiers
La Nouvelle République / jeudi 12 juillet 2018
Pour les policiers et les gendarmes de terrain, le constat est sans appel. « Les violences, il y en a de plus en plus. En intervention ou en contrôle, il faut toujours être sur le qui-vive, ça peut toujours partir en situation compliquée », relate la policière V., une quinzaine d’années d’expérience derrière elle, tout comme son collègue M.
Le binôme blésois évoque un quotidien pas toujours facile, avec des insultes, parfois des menaces, voire des coups. « Il y a dix ans en arrière, ce n’était pas comme ça, c’est allé crescendo. On fait davantage attention. On ne va pas aller au clash, ça n’en vaut pas le coup. On a de l’expérience, on prend du recul », insistent les deux policiers. Ils indiquent qu’ils déposent plainte systématiquement quand ils sont victimes de violences physiques. Mais lorsqu’ils sont insultés… « Les outrages, on ne les relève pas tout le temps. »
Les violences verbales ou physiques peuvent survenir à tout moment. « On est obligé de se le dire et on se doit de le prendre en compte », insiste le capitaine Christophe Guertin, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Romorantin. Aussi, l’officier précise que les conditions d’interventions ont évolué, pour des raisons de sécurité des personnels, tant sur le plan des équipements matériels que dans l’organisation des patrouilles.
Les policiers M. et V. ont déjà été blessés lors d’interventions. « Ça marque. Même pour nos enfants, ils ne comprennent pas comment on peut s’en prendre à un policier… »
Le capitaine Guertin, lui aussi, a déjà été pris à partie : « On est blessé dans sa chair, mais dans la tête, on l’est aussi. »
Dans leur quotidien, Éric et Philippe, de l’escadron départemental de sécurité routière, sont confrontés à un autre type de violence : la violence routière. Ils ont déjà dû se jeter au fossé pour éviter d’être renversés par des automobilistes pas très enclins à s’arrêter à un contrôle.
Les deux gendarmes relèvent que les refus d’obtempérer sont plus nombreux qu’avant, surtout depuis l’instauration du permis à points en 1992.
Les deux gendarmes vivent parfois difficilement les sempiternelles « accusations » des usagers de la route contrôlés : « Vous n’avez que ça à faire ? », « Vous n’avez pas honte quand vous vous regardez dans la glace ? » « A cause de vous, je vais perdre mon boulot ! »
Les deux hommes partagent le même sentiment. Ils perçoivent ses remarques « comme des insultes ». « C’est du non-respect, ça chagrine. » Mais les militaires ne veulent pas noircir le tableau et précisent que « dans la majorité des cas, ça se passe bien ». Philippe précise : « Les gens alcoolisés qu’on arrête, le lendemain, neuf fois sur dix, ils s’excusent. »
La problématique de l’alcool et des stupéfiants est majeure dans les cas de violences envers les forces de l’ordre. Elle est présente dans « 80 % » des cas souligne le capitaine Guertin. Et ces agressions surviennent essentiellement la nuit. La misère sociale et la détresse psychologique, qui vont souvent de pair, sont aussi « propices » à des dérapages.
Alors, y a-t-il toujours le respect de l’uniforme ? « D’une manière globale, on va dire que oui. Après, de là à dire qu’on est respecté tel qu’on devrait l’être, c’est différent », note le capitaine Guertin.
« La peur de l’uniforme, elle n’existe plus. Avant, c’était une force. Aujourd’hui, c’est un peu une faiblesse, même si on est très fiers de porter cet uniforme ! » lancent Éric et Philippe. Des propos que leurs collègues policiers rejoignent.
Malgré des situations parfois difficiles, les hommes et femme rencontrés ont leur métier chevillé au corps. « J’aime rechercher le bandit, le ramener… Je suis faite pour ça ! », lance la policière V. Éric aussi. « Après coup, je me demande ce que j’aurais fait. C’est riche comme métier. Ce que je suis aujourd’hui, je le dois à la gendarmerie. »
Vendôme, dimanche 17 juin 2018. Trois pompiers interviennent pour qui ce qui s’apparente à un départ de feu dans un appartement de l’allée Louis-Jouvet. Ils s’apprêtent à aérer la pièce quand, soudain, l’occupant des lieux se jette sur eux. Les trois pompiers sont blessés, l’un d’eux s’est vu octroyer une incapacité totale de travail de huit jours.
Les statistiques au niveau national montrent une augmentation des agressions envers les pompiers : une hausse de 17,6 % en 2016. Mais ces données cachent des disparités, notamment en Loir-et-Cher. Les violences envers les pompiers ne sont pas en hausse. Au contraire. « Il y a beaucoup moins d’agressions depuis une dizaine d’années », témoignent Gilles, 35 ans d’expérience, Dominique, 32 ans d’interventions au compteur, et Guillaume, 16 ans d’ancienneté.
Gilles et Dominique se souviennent des années 2000-2001, où ils avaient été victimes de caillassages à Blois et de ces interventions entourées d’un cordon de CRS. Si les secours sont parfois encore la cible de jets de pierre, cela reste des « cas particuliers ». « Il y a des pics comme ça », indique Gilles, parfois en lien avec des actualités nationales, comme ce fut le cas lors des violences urbaines à Clichy-sous-Bois en 2005, qui avaient eu des répercussions pour les secours en Loir-et-Cher.
Pour Dominique, les violences sont « des actes isolés, imprévisibles, plutôt que quelque chose de récurrent. » L’exemple de Vendôme le 17 juin illustre bien ces propos. « Tu pars pour un feu, tu y vas confiant et tu te fais agresser sauvagement », souligne Gilles. Et de poursuivre : « On est dans l’aide à la personne, et on se fait agresser. C’est hyperparadoxal ! »
Si les agressions sont « rares physiquement », « oralement, c’est régulier ». Car les pompiers sont, comme les forces de l’ordre, parfois victimes d’insultes. « Les gens râlent beaucoup parce qu’ils veulent qu’on soit là tout de suite, ils sont de plus en plus exigeants », explique Guillaume.
Habitué à répondre aux appels d’urgence « 18 », il précise que le Service départemental d’incendie et de secours forme les opérateurs aux « appels difficiles ». « Cela permet de prendre du recul quand on est face à beaucoup de nervosité. On apprend aussi à prendre l’ascendant sur une personne agressive. Le but c’est de temporiser parce que si vous rentrez dans le jeu de la personne, vous perdez du temps sur l’opérationnel. »
Les pompiers partagent le même point de vue que les gendarmes et policiers de terrain rencontrés : « L’uniforme est beaucoup moins respecté qu’avant. » Un « problème de société » dû notamment à une plus grande détresse sociale.
Les pompiers indiquent qu’ils sont « sur leurs gardes » quand ils interviennent mais qu’ils n’ont « pas d’appréhension ».
Cependant, après une intervention compliquée, les pompiers débriefent entre eux. Si besoin, ils peuvent aussi avoir recours à une aide psychologique, comme c’est le cas aussi pour les policiers et les gendarmes.
50 – C’est le nombre de plaintes déposées par les pompiers et le Service départemental d’incendie et de secours de Loir-et-Cher (Sdis 41) depuis 2012, « pour des motifs variés, dont des incivilités », indique le colonel Léopold Aigueparse, directeur du Sdis 41, qui précise également que « les chiffres sont stables tous les ans ».
Les chefs des pompiers, policiers et gendarmes affichent leur vigilance par rapport aux faits de violences physiques ou verbales que peuvent subir les hommes et les femmes de leurs services.
« Nous avons fait le choix du dépôt de plainte systématique dès qu’il y a des faits de violences ou d’insultes », insiste le colonel Léopold Aigueparse, directeur du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis).
L’encouragement au dépôt de plainte est le même dans le discours du colonel Guilhem Phocas, n° 1 des gendarmes, et du commissaire Guy Milin, patron des policiers. Mais ce dernier précise : « Il faut distinguer les outrages du reste. Un policier, par nature, se blinde. Il ne “ s’offusque ” plus, même si ça ne fait jamais plaisir, car il sait qu’il va parfois se retrouver face à un public qui le traitera de tous les noms. Mais cela reste inadmissible. » Le patron des policiers ajoute que, s’il y a des outrages caractérisés, des violences et/ou une rébellion, il ne faut pas laisser passer.
« Il y a à l’égard de l’uniforme une agressivité. Ça s’est dégradé », souligne, quant à lui, le colonel Aigueparse.
Le respect de l’uniforme est mis à mal, est-ce à dire que la peur du gendarme ou du policier n’existe plus ? « Heureusement qu’elle existe encore ! Cette peur, c’est ce qui participe à l’ordre républicain », souligne le commissaire Milin.
Mais cette peur et ce respect de l’uniforme disparaissent d’autant plus quand les forces de l’ordre ou les secours ont face à eux des gens sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants.
« Quand on est alcoolisé, oui, on ne respecte plus l’uniforme », note le colonel Phocas. Et le commandant du groupement de Loir-et-Cher d’insister sur la nécessité de « sécuriser les interventions ». La géolocalisation de chaque véhicule de gendarmerie va dans ce sens. Ainsi, en cas de difficulté, la patrouille la plus proche peut rapidement venir en renfort de ses collègues.