Paris : L’État frappe encore pour se venger de l’émeute du 1er mai

AFP / lundi 9 juillet 2018

Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé aujourd’hui deux relaxes et condamné plusieurs jeunes manifestants à des peines allant du sursis à trois mois de prison ferme pour des violences lors de la manifestation du 1er-Mai.

Ces jeunes âgés de 22 à 27 ans, dont aucun n’avait un casier judiciaire, ont tous été jugés en comparution immédiate, c’est-à-dire renvoyés devant le tribunal dans la foulée de leur garde à vue, une procédure considérée comme expéditive et sévère par la défense. « Ce sont des peines extrêmement lourdes. Il y a une réelle disproportion qui reflète les moyens entrepris dès l’interpellation », a réagi Boris Rosenthal, l’avocat de plusieurs prévenus.

La plus lourde peine a été infligée à un jeune de 24 ans, titulaire d’une licence de sociologie et vivant du RSA à Bordeaux. Interpellé avec trois massettes (sorte de marteau) et des ciseaux, il a été condamné à neuf mois de prison dont six avec sursis. Deux étudiants de 26 et 22 ans, ont été relaxés de « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations », mais ont été c

ondamnés l’un à dix mois avec sursis pour avoir lancé une bouteille en direction de policiers – et à verser 30 euros à deux policiers légèrement touchés par des débris – et l’autre à quatre mois avec sursis pour s’être « rebellé » pendant son interpellation. Il a aussi été condamné à verser 150 euros aux policiers qui l’ont arrêté. Une jeune femme a été condamnée à un mois de prison ferme pour avoir refusé de donner son ADN après un contrôle en amont de la manifestation. Deux autres personnes ont été relaxées « au bénéfice du doute », dont Clara B., vitrailliste de 24 ans, pour absence de notification de ses droits en début de procédure. […]

Sur les 283 personnes interpellées le 1er mai après les violences qui ont fait dérailler le défilé parisien et qui ont été attribuées par les autorités à 1.200 manifestants de l’ultra-gauche, 102 d’entre elles ont été placées en garde à vue. Parmi elles, une quarantaine ont été déférées dont sept ont ensuite été mises en examen, 18 sont passées en comparutions immédiates et au moins 13 ont eu un rappel à la loi.

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NdAtt. : On était tou.te.s dans ces rues le 1er mai. Solidarité avec les personnes frappées par la répression.

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