InfoMigrants.net / mercredi 20 juin 2018
L’Union européenne a trouvé un compromis autour d’une mise à jour du fichier Eurodac, qui enregistre les empreintes des migrants arrivant en Europe. L’âge minimum de 14 ans devrait être abaissé à 6 ans « pour mieux rechercher les enfants disparus ».
Les négociateurs du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne (UE) ont trouvé un accord pour renforcer Eurodac*, la base de données sur les migrants, qui prévoit notamment d’abaisser l’âge pour relever les empreintes des mineurs à 6 ans. L’âge minium était auparavant de 14 ans. Le but : « aider à identifier et à rechercher les enfants disparus, ainsi qu’à identifier des liens familiaux ».
Le système « Eurodac » a été créé afin de faciliter l’application du règlement Dublin – qui détermine l’Etat membre responsable de l’examen d’une demande d’asile. En clair, pour lancer une demande d’asile dans les pays de l’Union européenne, un relevé d’empreintes est obligatoire. Ces empreintes digitales sont scannées et transférées dans une base de données européenne appelée Eurodac. Une fois enregistré dans l’Eurodac, un demandeur d’asile ne peut plus déposer son dossier de demande d’asile dans un autre pays.
En renforçant le fichier Eurodac, l’Europe souhaite aussi enrayer la multiplication des demandes d’asile sur le sol européen. Souvent les demandeurs d’asile déboutés dans un pays de l’UE retentent leur chance ailleurs.
Les autorités pourront ainsi « plus facilement [observer] les personnes entrant ou résidant irrégulièrement dans l’UE ». L’argument sécuritaire est également avancé par le Parlement européen. « L’agence de police européenne, Europol, pourra interroger la base de données de façon plus efficace afin de détecter et d’empêcher des infractions terroristes et d’autres infractions pénales graves. »
D’autres mesures ont ainsi été adoptées : l’utilisation d’images faciales et le relevé des données alphanumériques (nom, numéro de carte d’identité ou de passeport). Les noms et photos des migrants seront stockés dans Eurodac.
Le Parlement européen, qui doit confirmer ces mesures en session plénière, précise que ces nouvelles modalités ne doivent pas être obtenues sous la contrainte. Toutefois, précise-t-il, « en dernier recours, et lorsque cela est permis par une législation nationale ou européenne pertinente, un ‘degré proportionné de contrainte’ pourrait être exercé sur les mineurs, sous réserve de respecter leur dignité et leur intégrité physique ».
*La base de données Eurodac est utilisée par tous les pays de l’UE ainsi que l’Islande, la Norvège, le Liechtenstein et la Suisse.