reçu par mail / mardi 15 mai 2018
Deuxième Rencontre Contre le Système Techno-industriel et son monde
25, 26 et 27 mai au CSO La Gatonera (C/ Valentin LLaguno 32, métro Oporto (Madrid))
Les 25, 26 et 27 mai aura lieu la « deuxième rencontre anarchiste contre le système techno-industriel et son monde ». Un lieu où nous rencontrer, nous connaître, débattre, diffuser et aiguiser nos idées contre l’organisation industrielle du monde. Au long de ces journées il y aura un espace pour les éditeurs et des cantines 100 % végétariennes.
Nous voulons que cette rencontre soit un outil de plus pour combattre le système techno-industriel, parce que nous pensons que le terrain d’affrontement doit se concentrer sur le domaine du progrès technologique, puisque c’est ce qui trace les dynamiques actuelles et futures de la domination sur tous les aspects de notre vie : sociaux, politiques, économiques et environnementaux. Car contrairement à ce que défendent de nombreux gauchistes, un système technique ne pourra jamais être neutre, car indissociable d’un système économique, politique, environnemental et social.
Le projet techno totalitaire a déjà plus de deux siècles. Un projet qui donne le coup de grâce à ce qui reste d’imprévisible, surprenant et digne dans le monde. Une attaque contre tout ce qui s’oppose à l’organisation technique du monde. Une attaque contre l’autonomie, la liberté et la biodiversité.
C’est pour cela que nous devons refuser l’idéologie du progrès, celle qui rejette tout ce qui n’est pas quantifiable ; qui a un point de vue mécaniste sur les êtes vivants et la nature ; qui fait les louanges du déterminisme scientifique et transforme tout le vivant en marchandise.
Chacun des progrès du système techno-scientifique-industriel, qui a transformé le monde en un immense laboratoire dans lequel tout et tous sommes des cobayes, nous rapproche chaque fois un peu plus de la colonisation de nos corps (qui sont fragmentés en prothèses interchangeables), et de nos esprits (convertis en machines programmables algorithmiques). L’avancée des dites technologies convergentes NBIC (Nanotechnologie, Biotechnologie, Information et Communication), un projet du pouvoir né de la technocaste américaine qui cherche le contrôle des éléments (en étant capable de modifier leurs caractéristiques naturelles) et des processus matériels de la vie sous toutes ses formes : animales (humains et non humains) et environnementales, est en train de réussir à contrôler le vivant de façon absolu.
On remarquera dans ce processus la reproduction biotechnologique de l’être humain, à travers ce qui se cache dans l’eugénisme. En suivant la logique de l’organisation industrielle, la procréation devient une énième partie de cette dernière.
Nous parlons de la production industrielle de bébés, dans laquelle le laboratoire devient en même temps une usine (où l’ouvrier-biologiste-technicien transforme le bébé en un produit standardisé, manipulé et personnalisé à la demande des patrons de l’ordre existant) et un supermarché où les parents choisissent l’article, euhh non … le bébé, désiré et programmé. Les techniques ne manquent pas pour cela, depuis la PMA (procréation médicalement assistée), en passant par la FIV (fécondation in vitro) ou encore le diagnostic préimplantatoire. Ce business brasse déjà des milliers de millions partout dans le monde, et l’Espagne n’est pas à la traîne.
En rajoutant à cela les avancées technologiques continuelles, on voit se réaliser le grand rêve scientifique de détruire tout le vivant, tout ce qui est imparfait, qui n’est pas quantifiable, qui est incontrôlable, désordonné, tout ce qui échappe à leur logique mécaniste. La création de l’humain-machine, du monde machine, est chaque jour plus proche, si ça n’est pas déjà là.
Tout développement du système techno-industriel s’accompagne de grandes quantités de nocivités, détruisant l’environnement et les conditions de vie d’une façon brutale au cours des deux derniers siècles. Le système soumet tout ce qui est vivant à une dose d’intoxication continuelle qui prend des formes multiples, depuis les produits chimiques (qui sont la cause d’une grande partie des maladies modernes), les ondes électromagnétiques, les radiations nucléaires, et un très grand etcétéra qui semble ne pas avoir de fin dans un monde artificialisé et programmé. Et c’est ce même système qui impose les solutions technologiques pour compenser ses propres dommages. Tout cela sous les applaudissements stupides de la gauche progressiste qui pense qu’il est possible d’en finir avec cette dévastation en soutenant l’État, ou par d’autres moyens réformistes.
Nous pensons qu’il y a deux façons d’agir face à la dévastation : nous pouvons implorer les autorités pour qu’elles nous fournissent des tablettes d’iode pour limiter les effets nocifs d’un accident nucléaire ou lutter pour la fermeture des centrales nucléaires ; nous pouvons soutenir la recherche sur les implants neuronaux pour réduire les effets du Parkinson, ou lutter pour détruire les pesticides chimiques qui sont la cause principale de cette maladie ; nous pouvons soutenir la reproduction artificielle de l’être humain ou lutter contre les usines de produits chimiques qui stérilisent la population… La vieille dichotomie : réforme ou révolution. Nous croyons qu’il n’y a pas de choix. Il n’y a rien à réformer dans le monde machine. Le changement climatique ne pourra pas se résoudre avec un État fort, et la biotechnologie ne mettra pas un terme à la faim dans le monde. Les problèmes crées par le progrès ne peuvent pas se résoudre par de nouvelles avancées technologiques, car cela ne fait que nous rapprocher un peu plus de l’abîme. Il n’y a que la lutte pour l’autonomie que nous fera récupérer nos vies et la liberté en finira avec la dévastation. Aucun Dieu ne nous sauvera, ni religieux ni scientifique. Nous ne pouvons pas nous empêcher d’observer, bien que brièvement, qu’une autre des caractéristiques de ce système de contrôle social, afin que tout le vivant soit manipulé, standardisé et programmé selon le bon vouloir des patrons, c’est la nécessité du contrôle absolu. Et dans ce contrôle absolu les avancées technologiques jouent un grand rôle : les Smart Cities, les réseaux sociaux, la biométrie, les test ADN. Nous pourrions dire que grâce au Big Data et l’Internet des objets, le mouvement ou l’activité de n’importe quel être vivant ou objet sont totalement contrôlés.
Nous rajoutons enfin que nous ne voulons pas contribuer au catastrophisme, que nous considérons comme un outil utilisé surtout par des groupes de la gauche (parlementaire jusqu’aux anarchistes) afin de perpétuer l’aliénation. Face à une vie chaque fois plus artificialisée et superficielle il ne nous reste que la lutte, un long chemin vers la liberté et l’autonomie sur lequel il n’y a pas de place pour le dialogue ou la négociation avec ceux qui ont déclaré la guerre au vivant et à chaque être exploité et dépossédé.
Des anarchistes contre la nocivité
PROGRAMME :
-Vendredi 25 mai
19h Présentation-débat : « Smart City … l’invasion digitale dans la vie quotidienne », par Negre i Verd.
-Samedi 26 mai
12h Présentation-débat : « Luddites, au-delà de la destruction de machines », par le collectif Moai.
16h Atelier pratique : « Laisser des traces ? », par Negre i Verd.
18h Présentation-débat : « Fukushima, l’énergie nucléaire et son monde : une épidémie d’ignorance », par Thierry Ribault.
20h « Les nouvelles frontières de la marchandisation du vivant et de la biologie reproductive », par des compagnonnes italiennes des collectifs «Resistenze al nanomondo » et « Le Ortiche ».
-Dimanche 27 mai
12h Présentation-débat : « Expériences dans la lutte contre la nocivité et le développement techno-scientifique : l’exemple italien », par des compagnonnes italiennes des collectifs «Resistenze al nanomondo » et « Le Ortiche »
16h Atelier pratique : « Médecine naturelle »
18h Présentation-débat : « techno-science et société industrielle », par le collectif «Cul de Sac »