La Dépêche / mercredi 11 avril 2018
Ce week-end, les chasseurs de Mercus-Garrabet, dans l’Ariège, ont fait une découverte contrariante à l’heure de retourner sur le terrain privé sur lequel ils ont l’habitude de s’adonner à la chasse aux sangliers. En parcourant le domaine, qui s’étend du col de Rouy au hameau de Saint-Antoine, ils ont constaté avec colère que sept de leurs miradors avaient été volontairement détruits, « certainement au cours des deux semaines précédentes ». Un acte de vandalisme dont ils ignorent la provenance jusque-là et contre lequel ils ont porté plainte auprès de la gendarmerie.
Mais pour Philippe Estaque, président de l’ACCA de Mercus-Garrabet (Association communale de chasse agréée), il n’y a que peu de doutes sur le profil des « casseurs » de miradors : « Je ne vois pas d’autres chasseurs faire ça par colère, ce serait d’autant plus stupide que les chasseurs savent très bien que les miradors sont là pour des raisons de sécurité avant tout. On ne se met pas légèrement en hauteur comme ça par plaisir, on le fait pour être en mesure de faire des tirs fichants, c’est-à-dire des tirs dont les balles vont finir par se planter dans le sol à une distance raisonnable. »
Au cours des dernières années, les chasseurs ont, en effet, eu à se conformer à de nombreuses nouvelles règles pour garantir autant que faire se peut la sécurité des uns et des autres. « Aujourd’hui, nous devons respecter une organisation plus stricte que par le passé afin de prendre le minimum de risques. On sait où sont les uns et les autres et on n’a pas le droit de tirer dans un angle inférieur à 30° par rapport à nos voisins ; et nous nous efforçons de faire des tirs fichants, car un tir de carabine peut avoir une portée allant jusqu’à 3 km ; donc si nous faisons un tir tendu, même qui ne va pas vers quelqu’un, il peut y avoir des ricochets, ça peut être dangereux. »
Dans l’esprit de Philippe Estaque, l’acte doit donc venir d’un groupe de personnes qui sont contre le principe de la chasse. « Notre activité est de moins en moins appréciée. Il y a eu un incident aussi, récemment, du côté de Brat-Bonrepos lors d’une chasse à courre. C’est décourageant et il y a moins de chasseurs qu’auparavant. Un jour, ça posera un problème de régulation au niveau de la faune sauvage », s’inquiète le chasseur.
Les dégâts causés sur les sept miradors détruits ont été estimés à un peu plus de 1 500 € par l’ACCA de Mercus-Garrabet.