extrait de la Voix du Nord / vendredi 26 janvier 2018
Une rixe a opposé migrants et CRS, alors que ceux-ci menaient une opération de démantèlement d’un camp, jeudi après-midi, à proximité du lieu de distribution de repas de la rue des Verrotières. Des associatifs dénoncent la politique de harcèlement menée par le gouvernement et alertent sur l’exaspération et la tension qui prévalent sur le terrain.
De sérieux incidents ont éclaté jeudi après-midi rue des Verrotières. À l’origine des troubles, une opération de police visant à démanteler un campement installé non loin du lieu de distribution des repas. Certains des migrants présents ont résisté à l’opération et un affrontement a eu lieu avec les forces de l’ordre.
Au terme de cet affrontement, un migrant a été sérieusement blessé : « Il a reçu un projectile, sans doute une grenade lacrymogène, sur la face, témoigne Loan Torondel, de l’association L’Auberge des migrants. Son arcade sourcilière a éclaté, et son nez a reculé dans sa boîte crânienne. Celle-ci est fracturée. Il va peut-être perdre un œil. » […] Selon Loan Torondel, « la tension est extrême, je n’ai jamais connu cela. Le nombre de migrants a augmenté, ils sont 700 ou 800. [… on arrête là avec les lamentations des humanitaires; NdAtt.]
Selon la préfecture, on dénombre quatre migrants blessés (dont le pronostic vital n’est pas engagé), et deux blessés parmi les CRS. Deux migrants ont été interpellés et placés en garde à vue au commissariat de Calais. L’un des deux, mineur, sera déféré, ce samedi matin, et présenté devant le juge des enfants au tribunal de Boulogne-sur-Mer.