Article13 / jeudi 18 janvier 2018
La pacification des mouvements politiques a provoqué la disparition presque totale de toute aspiration révolutionnaire dans notre société, remplacée par une course frénétique pour occuper les places confortables et chaleureuses qu’offre le pouvoir. Cela a conduit à une lutte acharnée, souvent sans merci, pour se joindre à l’actuelle politique, qui pour de troubles intérêts de pouvoir se trouve élevé au rang de révolutionnaire afin de garantir aux politiciens «antagonistes» une zone d’acceptabilité politique au sein des institutions. En conséquence, nous assistons à l’annulation volontaire de toute forme d’opposition en faveur de la concertation et souvent de la collaboration avec un système politique qui, jusqu’à récemment, était considéré comme hostile. Tous ces éléments représentent des faits tangibles qui ont des répercussions négatives sur ce qui reste du mouvement révolutionnaire ou insurrectionnel, si vous préférez.
Dans un contexte similaire, les dernières poches de résistance, ceux qui persistent à considérer la destruction de ce système politique et économique comme inéluctable, sont beaucoup plus facilement identifiables et attaquables par l’appareil répressif étatique.
L’énorme quantité de ressources que la police et la magistrature ont à disposition peut être utilisée entièrement et avec une résistance réduite aux conditions minimales pour anéantir un ennemi social qui de fait de voit ses espaces de manœuvre de plus en plus réduit.
Plus précisément, le mouvement anarchiste est le plus durement touché par l’attaque répressive déclenchée par l’État. Tout cela est rendu possible aussi par l’utilisation massive de soi-disant délits associatifs qui se sont constamment adaptés à la structure sociopolitique de la société.
En ce moment même, des dizaines de compagnons se retrouvent à purger des peines de prison, assignés à résidence ou contraints à la cavale, beaucoup sont soumis à diverses formes de mesures de précaution tels que l’obligation de pointage, des obligations de résidence (interdiction de quitter le territoire, ndT), surveillance spéciale, etc. et un nombre indéterminé, certainement très élevé, fait l’objet d’une enquête par les différents parquets dispersés dans toute l’Italie. Parmi ceux-ci, le procureur de Naples, qui a fait tout un foin pendant des années sans grand succès pour donner son infâme contribution, a fait entendre sa voix au début de décembre.
Suite à deux enquêtes réunies en une procédure, l’une en 2010 et l’autre en 2011, l’arrestation de vingt camarades et camarades anarchistes a été demandée. Les enquêteurs émettent l’hypothèse d’une cellule, active à Naples et avec des liens en Grèce et en Espagne, liée à la FAI / FRI et que les magazines La Miccia, Blasphemia et le blog d’Arraggia sont les outils de propagande que l’organisation utilise pour divulguer leurs communiqués de presse et leurs revendications.
L’accusation pour tous est l’association subversive (270 bis) et, pour une compagnone, de delits spécifiques concernant la possession et l’usage d’explosifs. En outre, a été demandé le recours qu sequestre préventif du Centre d’études libertaires, qui depuis les années 1970 a accueilli le groupe anarchiste Louise Michel, et l’espace anarchiste 76A, considéré comme les bases logistiques de la cellule napolitaine.>
L’auteur de l’enquête est Catello Maresca de la DDA (direction antimafia, ndT), au sein duquel il est devenu célèbre pour avoir arrêté plusieurs chefs de la mafia liés au clan Casalesi. Maintenant, après les huit années de séjour canonique dans l’anti-mafia, il a été muté à l’antiterrorisme et donc il a jugé bon, pour maintenir un certain style, de poursuivre les anarchistes.
Lui, comme les autres magistrats, est ravi d’écrire des livres dans lesquels il nous montre au commun des mortels les opérations «très importantes» qu’il a accomplies. Dans l’un d’eux, il a collaboré avec Leandro Del Gaudio, connu pour nous parce qu’il utilisait souvent le journal qu’il écrit, Il Mattino, pour jeter un peu de la merde sur les anarchistes napolitains. Et cela ne l’a pas empêché de divulguer la nouvelle de la procédure contre les anarchistes, manifestement influencé par son ami Catello à la recherche d’un minimum de visibilité médiatique.
L’enquête est toujours ouverte, donc nous n’avons pas encore eu l’occasion de lire la considérable quantité de papier qui concernent le proces ouvert contre nous (la seule requête du Proc. a plus de 1500 pages). Nous ne connaissons pas, par exemple, la véritable ampleur de l’ensemble de l’opération. En particulier, nous ne connaissons pas le nombre total de suspects parce qu’il est plausible que pour d’autres camarades aucune mesure de précaution n’ait été demandée.De plus, nous ne savons pas sur quelle base repose l’hypothèse investigatrice de notre magistrat zélé.
L’une des rares choses que nous savons est que, en premier lieu, la demande a été rejetée par un GIP (équiv. juge d’instruction, ndT) qui n’a pas considéré valide les éléments en sa possession pour valider les arrestations. Jamais auparavant l’autorité du ministère public ne fait appel de l’appel parce qu’il ne peut accepter que quiconque soit autorisé à faire échec au travail qu’il a accompli avec tant de diligence. Une des étoiles les plus brillantes du firmament de nos inquisiteurs ne tolère pas les défaites, pour lesquelles, semble-t-il, il n’abandonnera pas jusqu’à la fin.
En amont de tout raisonnement, l’expérience nous enseigne que l’un des principaux objectifs de ces opérations est de désintégrer, voire d’éradiquer, un groupe de camarades actifs du territoire sur lequel il agit.
Dans notre cas, ils ont eu tort de faire les calculs. Nous n’avons pas l’intention de faire un pas en arrière. Nous continuerons notre parcours politique et existentiel face à ceux qui voudraient que nous soyons muets et soumis.
La date de l’audience d’appel a été fixée au 14 décembre et a ensuite été reportée au 22 février en raison d’un défaut de notification.
Des mises à jour suivront dès que nous aurons la possibilité d’avoir des informations plus détaillées.
QUELQUES ANARCHISTES À NAPLES
Source : roundrobin.info