Le Parisien / jeudi 18 janvier 2018
Plus d’une centaine de détenus ont refusé de réintégrer leur cellule à l’issue de la promenade, qui avait commencé en retard à cause d’un mouvement de grève du personnel pénitentiaire. L’intervention de forces d’intervention a mis fin au mouvement en début d’après-midi.
Les gardiens de prison manifestent, les détenus font de même. En pleine journée d’action du personnel pénitentiaire, mobilisé pour obtenir de meilleures conditions de sécurité, pas moins de 123 détenus de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) ont refusé jeudi matin de réintégrer leur cellule.
Les contestataires, qui se trouvaient toujours dans la cour de promenade du bâtiment B2, ont rejoint leur cellule en début d’après-midi après l’intervention des forces spéciales. Ils auraient dû rentrer au moins une heure plus tôt.
Cette mutinerie fait suite au mouvement de grève des gardiens. La journée a débuté en retard dans la maison d’arrêt à cause de ce débrayage, raccourcissant le temps de promenade. « Personne n’est rentré prendre son service ce matin », assure Thibault Capelle, secrétaire local de Force ouvrière. Soit entre 250 et 300 personnes selon le syndicaliste, pour qui l’absence des grévistes aurait dû être suppléée par des renforts de police ou de gendarmerie. Sans aide, « le personnel du service de nuit a fait le strict minimum ce matin, poursuit Thibault Capelle. Ils ont vérifié l’intégrité physique des détenus mais n’ont pas ouvert les cellules. »
Des retards qui ont engendré de fortes tensions avec les détenus. D’abord dans le bâtiment B1, où les équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris) ont été envoyées vers 10h30. Puis dans les bâtiments B2 où plus d’une centaine de détenus ont refusé de réintégrer leur cellule. […]
France Bleu / jeudi 18 janvier 2018
A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), les 123 détenus qui refusaient de rentrer ont finalement regagné leur cellule vers 14h30. Ils ont quitté la cour dans le calme. Il n’y a eu ni violence ni dégât matériel, indique la Direction de l’Administration Pénitentiaire. Les détenus avaient résisté jeudi midi après la promenade. Des équipes d’intervention avaient été appelées pour mettre fin à ce mouvement, a indiqué la Direction de l’Administration pénitentiaire. « Il n’y a pas de revendications, pas de violence. L’établissement est en état d’alerte, on attend les renforts« . Elle avait expliqué que la journée était désorganisée à cause du blocage des prisons.
Le temps de promenade avait été écourtée, indique une source syndicale. Les détenus ont montré leur colère en tapant sur les portes et en insultant le personnel. Elle précise que les détenus faisaient de l’immobilisme.
Des équipes régionales d’intervention et de sécurité étaient déjà en renfort sur un autre bâtiment de la prison. Ils ont été déployés pour « éviter tous débordements et faire du maintien de l’ordre ».
Cet incident a lieu alors que les surveillants de centres pénitentiaires organisent des blocages devant les prisons pour obtenir de meilleures conditions de sécurité. Devant la prison de Fleury-Mérogis, de 6h à 10 h ce jeudi matin, près de 200 surveillants s’étaient rassemblés pour montrer leur détermination. Ils ont été évacués par la police.