Le Parisien / mardi 26 septembre 2017
Le conseil départemental va installer des caméras dernier cri dans les 116 collèges et les casernes de pompiers pour se prémunir d’une attaque terroriste. A terme, l’ensemble des communes qui le souhaitent pourraient être reliées au dispositif.
Ce sont les caméras « post 13 novembre 2015 ». Pierre Bédier, le président (LR) du conseil départemental des Yvelines, a décidé de doter tous les collèges du département de caméras de surveillance d’un nouveau genre. Fonctionnant avec un logiciel de pointe, elles seront capables de détecter un mouvement de foule anormal, un coup de feu, une personne qui tombe au sol brutalement… Bref, « toutes les images anormales que l’on peut malheureusement croiser lors d’un attentat terroriste », indique Karl Olive, vice-président (LR) du conseil départemental, chargé du numérique.
Ces caméras seront toutes reliées à un central de 150 m² où travailleront au moins six agents postés derrière des écrans noirs. En cas d’anomalie ou de scène inhabituelle, les écrans s’allumeront afin de visualiser la scène en direct et de prévenir les secours et les forces de police.
Le conseil départemental a débloqué 13 M€ pour ce dispositif unique en France. D’ici 2019, les 116 collèges des Yvelines et les casernes de pompiers, deux types d’établissements placés sous la responsabilité du département, seront ainsi équipés. 3 000 à 4 000 caméras de ce nouveau genre sont en cours d’acquisition.
Ce vaste déploiement peut également intéresser les communes pour une utilisation plus « généraliste ». Le conseil départemental leur offrira en effet la possibilité de se greffer au réseau de fibre optique et à la plate-forme de surveillance utilisés par les services départementaux. Pour elles, la vidéo sera utilisée dans un cadre plus classique de lutte contre la délinquance. Les caméras se déclencheront ainsi en cas d’effraction, de bris de verre ou de présence dans un établissement à un horaire inhabituel. Jouars-Pontchartrain est la première à s’être manifestée pour profiter de ce dispositif.
Jouars-Pontchartrain, ville pilote du dispositif
Jouars-Pontchartrain se jette à l’eau. Sollicitée par le syndicat Yvelines numérique chargé de l’implantation de la vidéosurveillance dans le département, cette commune de 6 000 habitants va devenir le site pilote du dispositif. Un projet local, porté depuis un an par la municipalité et la gendarmerie, prévoyait déjà l’implantation de 14 caméras aux entrées et sorties de ville ainsi que devant les bâtiments communaux, pour un budget estimé à 150 000 €. « A l’échelle d’une commune, la vidéoprotection permet de lutter efficacement contre les incivilités et les actes de vandalisme, comme ceux dont le gymnase Phélypeaux a été victime en juin, estime Hervé Lemoine, le maire (SE) de Jouars-Pontchartrain. Le système de surveillance en temps réel proposé par le département nous permettra de bénéficier d’une offre plus performante, avec un matériel de grande qualité. C’est également une chance pour nous sur le plan financier ».