Tendance Ouest / vendredi 11 novembre 2016
Un homme âgé de 26 ans a été jugé incarcéré et en comparution immédiate le jeudi 10 novembre 2016 par le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) pour violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique. Les faits ont été commis le samedi 5 novembre 2016, à la maison d’arrêt de Caen.
Le samedi 5 novembre 2016, un détenu de la maison d’arrêt de Caen (Calvados), D. M., tente d’étrangler un surveillant. Il répondait de ces faits le jeudi 10 novembre 2016 devant le tribunal de grande instance de Caen qui le jugeait en comparution immédiate.
Il est 8 h 30 du matin, lorsqu’un surveillant propose à Dimitri Mary, détenu à la prison de Caen, d’aller se doucher. Celui-ci lui répond : « Me casses pas les couilles ! » Un peu plus tard, l’homme est enfin disposé à se rendre à la douche mais le surveillant refuse. Dès l’ouverture de la porte de la cellule, le prévenu se jette sur lui, lui serrant le cou de ses deux main.
Le gardien est poussé en arrière et chute sur le sol de la coursive, entraînant l’agresseur avec lui. Il est ensuite roué de coups de pied, le prévenu allant jusqu’à tenter de l’introduire dans sa cellule en le traînant. Des collègues, alertés par le bruit lui viennent en aide. La victime s’en sort avec des contusions multiples, un traumatisme au genou, une entorse au doigt, un grave stress psychologique et 15 jours d’incapacité totale de travail.
D. M. écope de 30 jours de quartier disciplinaire. Il reconnait l’agression. « Il me refuse la douche mais je ne suis pas un pouilleux ! » s’exclame-t-il à la barre. Et il minimise les faits. « Je l’ai lâché tout de suite, mais c’est lui qui m’agrippait ! Je ne l’ai pas roué de coups, il s’est fait mal tout seul ! » Le président lui signifie qu’il ne respecte ni la loi, ni les personnes et qu’à chaque frustration, il devient violent.
Le casier judiciaire de D. M. est déjà bien chargé : trafic de stupéfiants, rébellions, vols avec ruse, dénonciation calomnieuse, dégradations, filouterie, délit de fuite, violence en état d’ivresse… l’homme était libérable le 13 novembre 2016.
Le procureur rappelle le rôle des surveillants pénitentiaires : ils ont pour mission d’exécuter les décisions de justice dans un milieu hostile et ceci non armés. Il voit deux raisons à cette agression : la victime n’a pas exaucé ses voeux de douche et antérieurement le juge d’application des peines à refusé une réduction de celle-ci. Il ajoute qu’une décision de fermeté est nécessaire pour assurer la prévention de ce genre d’incident et requiert 1 an de prison ferme.
Maitre Joffrey le Ruyet, avocat de la défense insiste sur le fait que la scène relativement brève n’a pas eu de témoin. « Certes, il l’a agressé et le reconnaît mais il n’y a aucune preuve d’acharnement. Les hématomes peuvent correspondre à la chute. J’entends bien que le ministère public désire une peine exemplaire pour que cela se dise dans les journaux mais la prison est de toute façon un lieu de tensions. Une peine ferme serait exagérée. »
Néanmoins, D. M. écope de 12 mois de prison ferme assortis d’un mandat de dépôt et de 500 euros de provision sur les dommages et intérêts.