Le Parisien / mercredi 9 novembre 2016
Lundi soir, plusieurs hommes armés auraient menacé le gardien du site avant de mettre le feu aux équipements.
Le spectacle est impressionnant. Le préfabriqué qui servait de « base vie » aux ouvriers n’est plus que tôles brûlées et cendres. Plus loin, la cabine d’une grue est calcinée. C’est là, à Aulnay, près de la cité de l’Europe, que la gare du futur Grand Paris Express (sur la ligne 16) doit voir le jour dans sept ans. A peine démarré, le chantier a été la cible d’un incendie criminel dans la nuit de lundi à hier, dont les dégâts sont estimés à 1 M€.
L’alerte a été donnée vers 23 h 20, lundi soir. Le vigile aurait été mis en joue par plusieurs hommes armés. Il s’est enfui et le feu a été allumé à plusieurs endroits du chantier. Qui pouvait en vouloir au Grand Paris Express ? Les incendiaires connaissaient-ils seulement la nature de ces travaux, alors que rien ne l’indique depuis l’extérieur ?
L’entreprise en charge des travaux du puits d’essai n’a pas répondu à nos sollicitations. Des différentes sources interrogées, personne ne rapporte en tout cas de tensions antérieures en lien avec le chantier. Pas de tentative de racket connue, ni même d’intimidations. « Les travaux ont commencé depuis deux mois, aucun problème n’a été rapporté », assure pour sa part Nadir Bentouta, directeur de la Société du Grand Paris (SGP) en Seine-Saint-Denis. Au vu de la gravité des faits, il s’est rendu sur place à la première heure hier.
Jamais un chantier de la SGP n’avait encore été visé par de tels actes de vandalisme. Une réunion de crise devait avoir lieu hier en toute fin de journée, pour évoquer notamment le renforcement de la sécurité. Le calendrier du chantier en dépend. « Je demande à la SGP de se donner les moyens de protéger ses sites. Un simple vigile, sans même un chien, ça ne suffit pas », insiste Bruno Beschizza, le maire (LR). La SGP en convient mais assure que la sécurité est aussi à la charge des entreprises qui réalisent les travaux. D’autres chantiers, plus anciens et sur le même secteur, n’ont jamais été attaqués de la sorte.