L’Est Républicain /
« On ne peut tout de même pas garder quelqu’un qui vient travailler seulement trois jours par semaine ! », lance la victime devant les juges. « Peu de temps avant que je le licencie, il avait justifié sa nouvelle absence en prétendant qu’il était allé au chevet de son frère aux urgences, alors que nous avons appris par la suite qu’il avait fait la fête en boîte de nuit à Montbéliard. Ce gars-là, c’est un mensonge ambulant. » Le « gars-là » en question, Saïd Mjama, 28 ans, ne s’est ni présenté ni fait représenter à son procès. Il lui est reproché d’avoir mis le feu à la voiture du patron qui venait de le licencier en raison de son absentéisme chronique et injustifié. L’incendie s’est produit le 1er mai 2015 à Avanne-Aveney. Il a non seulement détruit le véhicule mais s’est propagé à une autre voiture à proximité, endommageant au passage la haie de thuyas de la propriété attenante.
« On a eu beaucoup de chance », souligne Me Bagot, avocat des parties civiles. « Les secours ont réussi à maîtriser les flammes avant qu’elles n’atteignent le compteur de gaz qui se trouvait tout près ! » « Moi je ne parle pas, j’agis »
Et de décrire les conséquences du sinistre pour ses clients qui, très choqués, ont entrepris un suivi psychologique et ont fini par déménager, perturbés d’avoir été frappés à leur domicile, d’autant que, inquiets, leurs enfants hésitaient désormais à venir les voir et à leur confier leurs petits-enfants.
« De toute façon il m’avait prévenu », a également expliqué le patron. « Lorsque je lui ai annoncé que j’allais le licencier, il m’a dit ‘’Moi je ne parle pas, j’agis’’. Sachant qu’aujourd’hui, je sais où il est puisqu’on livre le magasin où il travaille. Et quand il nous voit, il s’en va… »
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en inscrivant une troisième condamnation au casier judiciaire de Saïd Mjama, à hauteur de six mois ferme.