France Guyane / Mercredi 14 septembre 2016
Des violences ont éclatées dans la nuit de mardi à mercredi à Saint-Laurent, suite à l’arrestation d’un jeune homme, jugée violente par sa famille. Durant plusieurs heures les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de repousser loin de leur caserne une foule en colère.
Hier soir, Saint-Laurent du Maroni a connu une nuit d’émeutes. La gendarmerie a dû affronter les habitants en colère.
En fin d’après midi, un jeune homme nommé Fabrice a été arrêté par les forces de l’ordre après avoir refusé de signer un procès verbal pour avoir conduit sa voiture sans permis et sous l’empire d’un état alcoolique. Une arrestation jugée violente et abusive par les membres de sa famille. Lors de l’arrestation, les chiens accompagnant les gendarmes auraient mordu des membres de la famille qui ont été hospitalisés.
Prise de colère, la famille de Fabrice s’est ensuite rendue à la gendarmerie afin de demander des comptes, sans pouvoir obtenir d’explications.
Vers 19 heures, les esprits ont commencé à s’échauffer et des pneus ont été brûlés devant la caserne. Des bouteilles en verre ont également été lancées en direction de la gendarmerie. Une heure plus tard, les gendarmes ont tenté de disperser la foule en envoyant des bombes lacrymogènes. Des jeunes venus de plusieurs quartiers de Saint-Laurent ont riposté en lançant des cocktails molotov. Dans la bousculade, le père de Fabrice affirme avoir reçu des coups de la part des gendarmes.
Au cours de la nuit, un incendie s’est ensuite déclaré à la sous-préfecture. Un feu qui a pu être maîtrisé grâce à l’intervention des pompiers.
Les dégâts sont important. Des voitures ont été brûlées, des vitres brisées et plusieurs commerces ont subi des dégâts. La pharmacie, située non loin du cimetière, a également été cambriolée.
Il n’y a pas de marché dans la ville aujourd’hui. Dans un communiqué publié ce mercredi midi, le préfet annonce que la sous-préfecture restera fermée jusqu’à nouvel ordre, en raison des dégradations qu’elle a subies.
Ouest-France / Mercredi 14 septembre 2016
[…] Deux gendarmes ont été blessés, l’un à la jambe, l’autre a eu la mâchoire fracturée mais ils sont sortis de l’hôpital », a raconté le procureur.
Des véhicules et une toiture de la gendarmerie ont été dégradés, ainsi que le fronton de la sous-préfecture, endommagé par un début d’incendie. Une pharmacie a également été dégradée. Deux personnes (dont un mineur) suspectées d’avoir foncé en scooter sur les forces de l’ordre ont été placées en garde à vue. Les violences ont pris fin vers 4h30 du matin.
Le suspect à l’origine des violences, a finalement été extrait de la gendarmerie de Saint-Laurent et conduit dans une autre ville de Guyane que le procureur n’a pas souhaité dévoiler, pour la poursuite de sa garde à vue. Il est soupçonné d’être le conducteur d’un véhicule flashé le 13 aout par un radar mobile à 135 km/heure sur une route limitée à 90 km/h. Le véhicule avait refusé d’obtempérer, une course poursuite s’était engagée. Les gendarmes affirment avoir vu le conducteur et le passager intervertir leur place avant l’interpellation.
L’homme, qui conteste être le conducteur en infraction, avait été placé en garde à vue mais rapidement laissé en liberté « dans un souci d’apaisement », selon le procureur. Ses proches étaient déjà venus manifester leur mécontentement devant la gendarmerie.
Convoqué à la gendarmerie trois jours plus tard, l’homme ne s’y était pas rendu. Mardi, les gendarmes l’ont finalement interpellé à son domicile, avec l’aide d’un chien, ce qui aurait contribué à provoquer l’ire de ses proches. Le suspect avait déjà été condamné à 6 mois de suspension de permis en janvier et 500 euros d’amende pour « conduite en état d’ivresse et outrages ». Il a aussi été condamné pour « violences sur conjoint » ou encore « menaces de mort » sur un particulier.