Le Monde / lundi 23 mai 2016
Et maintenant, des tirs à balles réelles. Lundi 23 mai au matin, en découvrant douze impacts de calibre 9 mm sur le rideau de fer du siège de sa fédération de l’Isère, à Grenoble, le Parti socialiste (PS) n’a pu que prendre acte d’une nouvelle escalade dans les attaques contre ses locaux, qui se multiplient depuis des semaines. Si aucune trace de revendication n’a été retrouvée sur place et que les raisons des tirs sont encore inconnues, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, n’a pas eu besoin de ces informations pour dénoncer « une atteinte insupportable à la vie démocratique dans notre pays ». […]
« Depuis des semaines, les permanences parlementaires et les locaux du Parti socialiste font l’objet de vandalismes et de dégradations. Depuis des semaines, nous dénonçons ces actes de violence qui s’aggravent de jour en jour. Depuis des semaines, nous appelons l’ensemble de la classe politique et des responsables syndicaux à réagir à cette dérive funeste inconnue depuis les années 1930 », a ainsi écrit le PS dans un communiqué publié lundi […]
Les photos, parfois impressionnantes, de dégradation de locaux publiées depuis plusieurs jours sur le blog anonyme et ironiquement appelé « PS Déco » n’ont en effet pas beaucoup ému l’opinion publique ou les médias. On peut pourtant y voir un local aux vitres entièrement brisées à Lyon, le 10 mai, une inscription « Valls on te pendra » sur la devanture du local de la section de Rouen (le 19 mai), d’énormes jets de peinture rose sur tout le mur de la fédération de Lille (le 15 avril), l’intérieur du local du Havre complètement saccagé (le 11 mai)… mais aussi des dégradations bien plus légères comme de petits tags sur les murs (Valence, le 2 mai), des murs en parpaings construits devant la porte (Toulouse, le 17 mai) voire de simples affichettes collées avec du scotch (Rodez, le 12 mai).
Pour l’heure, difficile de différencier clairement ce qui relève de véritables saccages (comme par exemple à Caen où les dégâts ont été estimés à 20 000 euros) et les dégradations plus mineures. Le PS a communiqué au Monde, mardi, une liste faisant état de 31 attaques depuis le 14 décembre contre divers locaux socialistes. Elle montre une nette accélération depuis la fin du mois d’avril, mais mêle tous les actes, quelle que soit leur gravité. […]
Mais, au PS, tout le monde n’a pas la même analyse de la situation. Pour la députée des Hautes-Alpes Karine Berger ces attaques ne disent qu’une chose : « La haine contre le Parti socialiste », fruit d’une « accumulation » de ratages et d’une « exaspération liée au désordre ». Et, apparemment, sans distinction : qu’ils soient étiquetés frondeurs (comme Mathieu Hanotin à Saint-Denis, signataire de la motion de censure de gauche et dont la permanence a été légèrement dégradée) ou non (comme Laurent Grandguillaume à Dijon), tous les députés socialistes semblent être mis dans le même sac.
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Grenoble : Des tirs contre la permanence du PS
TF1 / lundi 23 mai 2016
La devanture du siège de la Fédération du Parti socialiste de l’Isère a été visée dans la nuit de dimanche à lundi à Grenoble par des tirs d’armes à feu. La tension sociale et les actes de casseurs montent d’un cran chaque jour. La devanture du siège de la Fédération du Parti socialiste (PS) de l’Isère a en effet été visée dans la nuit de dimanche à lundi à Grenoble par des tirs d’armes à feu. « Il y a une douzaine d’impacts sur le volet mécanique. Du verre a été brisé », a indiqué cette source, confirmant une information du Dauphiné Libéré. Six étuis de munitions de calibre 9 mm ont été retrouvés sur la chaussée, a-t-elle ajouté.
Des coups de feu ont été entendus vers 01h00 dans la nuit de dimanche à lundi par une habitante du quartier, situé à proximité de la gare de Grenoble. Le ou les auteurs des tirs ont pris la fuite avant l’arrivée de la police. Une enquête pour « dégradation volontaire avec arme » a été ouverte et confiée à la Sûreté départementale de l’Isère.
Aucune trace de revendication n’a été retrouvée sur place. Plusieurs locaux du Parti socialiste, partout en France, ont fait l’objet d’actes de vandalisme ces dernières semaines dans le cadre de la mobilisation contre la loi travail.
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