La Voix du Nord / samedi 5 décembre 2015
Peu avant minuit, ce vendredi 4 décembre, l’alarme des ateliers municipaux s’est déclenchée à Quiévrechain. Quand les premiers agents techniques se sont précipités pour voir ce qui s’y passait, une épaisse fumée s’échappait déjà du bâtiment qui contient tout, vraiment tout ce qui permet à une ville de fonctionner. Ce samedi matin, elle n’a plus rien. Un véhicule a également été volé et dix-sept personnes ne peuvent plus travailler.
L’ancien bâtiment des Mines, qui stockait autrefois les wagons devant être réparés, est situé derrière la mairie… et tout à côté de la caserne de pompiers. Peu avant minuit, ce vendredi, un incendie s’est déclaré parmi les véhicules utilitaires. Le premier fourgon et un groupe électrogène ont pu être sortis par les agents municipaux mais ils ont dû battre très vite retraite et laisser les autres car la charpente menaçait de s’effondrer et la fumée devenait intolérable. « Ils se sont tous très vite mobilisés, ils ont même cassé une vitre pour pouvoir pousser un véhicule jusqu’à ce que cela devienne trop dangereux », explique Maxence Maillot, le chef de cabinet.
À une heure du matin, tandis que les lances à incendie étaient toujours braquées sur le bâtiment, c’était l’heure du premier bilan et de l’émotion. En tout, dix-sept personnes sont d’ores et déjà au chômage technique puisqu’elles n’ont plus rien pour travailler. Plus de fourgon pour circuler, plus de machines, plus aucun plan de la ville, plus aucun double des clés des autres locaux municipaux, plus de panneaux de circulation, de chaises, de stands… Tout ce qui devait être utilisé pour la course pédestre de dimanche a disparu. Mais la municipalité a décidé de maintenir toutes ses festivités. La course pédestre aura donc bien lieu de ce dimanche. Un des bureaux de vote qui devait être installé pour les élections régionales est également parti en fumée.
« Ce n’est pas seulement un bâtiment qu’on a voulu attaquer mais la ville, la République », commentait, dévasté, Pierre Griner, le maire, d’autant plus choqué que les agents municipaux ont été accueillis par un attroupement moqueur. « Les insultes ont fusé. Certains ont même dit que ça ne faisait que commencer… »
Au samedi matin, alors que les soldats du feu de Valenciennes, d’Onnaing et de Quiévrechain, avaient fini leur travail, les élus ont constaté qu’il manquait un engin. « Une porte a été fracturée. Un véhicule a été volé. Il s’agit d’un camion utilitaire Mascot avec sa commande pour saleuse et déneigeuse. Dans le hangar, tous les véhicules sont rangés en longueur, à la queue leu leu. Ce camion était au milieu. Il a donc fallu sortir un autre engin pour le voler. L’engin sorti a d’ailleurs été remis en place », commente Maxence Maillot, directeur de cabinet du maire. Des riverains auraient aperçu de la lumière sur le coup de 21 heures ou 21 h 30. La police est donc à la recherche de ce véhicule qui ne passe pas inaperçu.
Ce samedi matin, le chef de cabinet et le maire se sont occupés d’aller porter plainte et de contacter les assurances. « La police scientifique et l’identité judiciaire sont venus sur place. L’incendie n’est pas accidentel », atteste Maxence Maillot.
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La Voix du Nord / dimanche 6 décembre 2015
[…] En août, c’est la maison de l’adjoint à l’urbanisme qui était visée par un cocktail Molotov ; en octobre, la mairie était visitée en pleine nuit et le bureau du directeur général des services retourné. « Ça va crescendo. » Avec l’incendie de vendredi, « on a touché à un point névralgique. Si un jour l’hôtel de ville est visé, je ne sais pas comment on fonctionne. » Le maire attend de l’État, de la justice, qu’ils mettent un terme à cette spirale qu’alimentent régulièrement les menaces dont il est l’objet (par SMS, courrier, téléphone) avec son directeur de cabinet et au moins deux de ses adjoints. […]