Midi Libre / lundi 19 octobre 2015
Le quartier populaire du Petit-Bard, à Montpellier, a vécu une soirée particulièrement chaude samedi 17 octobre. Vers 19 h 15, un automobiliste a refusé d’obtempérer à un contrôle de police et s’est engouffré à vive allure dans la cité. Un groupe d’une trentaine de jeunes a alors fait barrage pour empêcher les policiers de le suivre. « Tout s’est passé très vite, relate un témoin de la scène. En quelques minutes, la voiture de police a été caillassée avec des pierres et des chaises. Des matelas en feu ont été jetés sur la chaussée pour l’empêcher d’entrer dans la cité« . Pour se défendre, les agents ont alors fait usage de leur flash-ball pour disperser les assaillants. « La présence de la police à cette heure-là, à la nuit tombée, a contrarié les trafics, constate un habitué des lieux. Les trafiquants n’aiment pas que l’on vienne épier leurs affaires ». Alors que la tension était tombée d’un cran vers 21 h, des renforts de police ont été dépêchés sur les lieux pour rétablir le calme.
Midi Libre / mardi 20 octobre 2015
On en sait un petit peu plus à propos de l’émeute survenue allée de la Massane, entre Pergola et Petit-Bard, samedi vers 20 h 10. Après avoir poursuivi le conducteur d’un véhicule tout-terrain de luxe, les policiers de la compagnie départementale d’intervention (CDI) ont été pris à partie par plusieurs dizaines de personnes de ce quartier. Selon nos informations, le conducteur du tout-terrain, déjà connu au commissariat et qui avait refusé d’obtempérer, aurait appelé un certain nombre de personnes à « casser du policier » en caillassant et criant : « Il ne faut pas qu’ils ressortent ! ».
Face à la tournure prise par les événements, les policiers, dont les véhicules ont été endommagés, tout comme ceux de particuliers, ont dû faire usage de leurs lanceurs de balle de défense à plusieurs reprises ainsi que de grenades de désencerclement (remplies de billes en caoutchouc) et lacrymogène. Lors de cette échauffourée, un policier de la brigade anticrimnalité de jour, arrivé quelques minutes plus tard en renfort avec des collègues et ceux de l’unité de recherches judiciaires, a été blessé au niveau de la nuque par un jet de caillou.
Lundi, Bruno Bartocetti (Unité SGP Police FO [photo vi-contre; NdAttaque]) a tenu à dénoncer « la dangerosité de notre métier à travers l’agression commise sur des policiers. Nous demandons des moyens pour travailler et refusons, avec fatalisme, que la vie des policiers puisse être menacée par manque de moyens. Et exigeons des moyens pour encercler les délinquants dangereux, pas l’inverse ». Lundi, le conducteur du véhicule tout-terrain était toujours activement recherché.