Libération / vendredi 26 juin 2015
Après l’Ile-de-France et les Alpes-Maritimes, la région Rhône-Alpes a été placée ce vendredi au second niveau – le plus élevé – du plan Vigipirate, baptisé «alerte attentat». Après l’attaque qui a causé la mort d’une personne à Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère, François Hollande a annoncé le déploiement de mesures exceptionnelles dans la région pour les trois prochains jours. Placé sous l’autorité de Matignon, c’est le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) qui est chargé de coordonner le plan Vigipirate. En mars, le Figaro révélait que le niveau «alerte attentat» – qui doit en théorie être renouvelé chaque semaine – sera maintenu «pendant très longtemps», selon une source ministérielle, en Ile-de-France et dans les Alpes-Maritimes.
Parmi les mesures de Vigipirate, certaines se mettent en place automatiquement dès le déclenchement du plan, comme l’interdiction de stationnement aux abords des écoles, collèges et lycées. Mais aussi le renforcement des contrôles de détection d’explosifs, l’activation des cellules de crise dans les ministères et préfectures.
Les forces armées sont aussi automatiquement réquisitionnées pour renforcer la protection «des sites sensibles». Après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, une présence armée a ainsi été mise en place devant les organes de presse, les lieux de culte et les grands magasins.
Cette opération, baptisée «Sentinelle», a permis le déploiement de 10 500 militaires protégeant 830 sites en France, dont 310 en région parisienne. Selon les sources syndicales, il faut y ajouter un millier de CRS en moyenne, réquisitionnés quotidiennement. Coût du dispositif : un million d’euros par jour. Et une fatigue croissante au sein des effectifs mobilisés.
Dans le détail, la quasi-totalité des synagogues et écoles juives ont été placées sous protection. Certaines mosquées bénéficient du même dispositif, tout comme environ 200 édifices catholiques (églises et écoles). Une infime minorité par rapport aux 46 000 lieux de culte catholiques dans l’Hexagone. Le projet d’attentat de Sid Ahmed Ghlam contre deux églises de Villejuif avait montré la réalité du danger.
Ce vendredi midi, François Hollande a annoncé qu’après l’attaque en Isère, «les sites Seveso [comme l’entreprise Airproducts où s’est produite l’attaque vendredi matin, ndlr] ont été protégés encore davantage». Pas évident à mettre en œuvre, puisqu’on dénombre près de 1 200 sites de ce type en France.