Sud ouest / mardi 2 décembre 2014
Agen : un bus visé par des projectiles à Montanou. Après de nouveaux jets de projectiles, lundi soir, sur un bus de la ligne Une, Keolis a décidé que ses véhicules ne desserviraient plus le quartier. […] « Ils étaient trois, visages découverts. Quand le bus est passé, ils ont surgi de derrière un mur, situé un peu avant l’arrêt Coligny », résume l’employée. Le reste de la scène est décrit par José de Jésus, représentant CFDT du personnel, présent auprès de sa collègue lors des dégradations.
« Cela a fait un bruit énorme. Il y avait des clients du côté où les projectiles ont frappé. Ils ont eu peur, bien entendu. Certains se sont couchés au sol… » Les dégâts sur ce bus de la ligne Une, qui assure le lien entre Agen sud et nord-est, sont considérables. Deux vitres latérales ont explosé sous le choc. La première sous l’effet d’une barre de fer, qui a fini sa course dans l’allée centrale de l’autobus, au milieu des sièges. L’autre a vraisemblablement été touchée par des pierres. Les projectiles n’ont physiquement blessé personne. Évidemment, le bus n’est pas allé au bout de la ligne. Il a rebroussé chemin jusque devant le dojo, où les policiers sont venus saisir la barre de fer. En moins d’une semaine, c’est la troisième fois que des bus du réseau Tempo sont visés. Présent sur les lieux, Adrien Malfray, responsable d’exploitation chez Keolis, estimait les dégâts à plusieurs milliers d’euros.
En marge de l’estimation du préjudice, et pour rasséréner des conducteurs qui ont de plus en plus de mal à masquer leur exaspération et qui, lundi soir, étaient à deux doigts de décréter l’arrêt total du service pour ce mardi, le représentant du transporteur a indiqué que le quartier de Montanou ne serait plus desservi. […] Les actes de vandalisme de lundi, qui surviennent, peu ou prou, un an après des tirs sur un bus qui passait dans le quartier Rodrigues, feront l’objet d’une enquête policière.
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Si l’enquête a prestement avancé, les modalités de reprise du service ont en revanche quelque peu patiné, ce jeudi. Moins de 72 heures après le jet de projectiles sur un bus du réseau Tempo à Montanou, quatre personnes ont été interpellées par les policiers. Après un jeune collégien de 11 ans mercredi, trois mineurs de 13 et 14 ans ont été ramassés par la patrouille et placés en garde à vue au commissariat de police ce jeudi. Comme pour leur camarade la veille, ces nouvelles arrestations ont eu lieu au domicile familial, dans le quartier de Montanou. Pour deux d’entre eux. Le dernier, qui était absent de la région, a été amené jusqu’au commissariat par sa mère. Les auditions ont permis d’établir à ce stade que « seuls » deux sur quatre ont canardé l’autocar. Un, revendiquant le jet de la pierre. Son complice, âgé de 14 ans, devra répondre de celui de la barre de fer.
La quasi-résolution de l’affaire ne signifiera pas pour autant le retour à l’ancienne situation. Jeudi, les représentants du personnel, les responsables syndicaux et élus au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) sont restés fermes sur leur position : les bus ne passeront plus entre les tours de la rue Blaise-de-Monluc. Le réseau s’étendra dorénavant à la périphérie de Montanou. Le service a repris ce vendredi matin à 6 h 45. « Notre direction est d’accord sur cette modification. À Montanou, notre présence dérange. Nous recevons des projectiles sur les véhicules, un collègue a même reçu une peau d’orange à la figure. Nous avons obtenu la mise en place d’un nouveau protocole de sécurité qui reste à affiner », détaille Jean-Louis Dupin, secrétaire du CHSCT. […]
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