courrierinternational / lundi 20 octobre 2014
Les dégradations dont a été victime l' »arbre » gonflable de l’artiste américain Paul McCarthy – qui rappelle un sex-toy – érigé sur la place Vendôme nous rappellent que tous les Parisiens ne sont pas amateurs d’art contemporain, ironise The Wall Street Journal. « L’installation artistique de l »arbre’ de Paris provoque un tollé », titre The Wall Street Journal, à propos des dégradations subies par Tree, l’œuvre de l’artiste américain Paul McCarthy installée le 16 octobre place Vendôme, à Paris. Dans la nuit du 18 au 19 octobre, l’œuvre a été vandalisée et a dû être dégonflée.
Le concept de l’arbre, comparé à juste titre à un plug anal, « provenait d’une blague à propos d’un sex-toy », a déclaré l’artiste californien, « connu pour ses travaux controversés et provocants », rappelle le Wall Street Journal. Face aux réactions violentes déclenchées par la structure – lors de son érection, l’artiste aurait été giflé par trois fois au visage par un passant visiblement irrité –, Paul McCarthy s’est opposé à ce que son travail soit de nouveau érigé. Il a déclaré ne pas « souhaiter créer plus de confrontation et de violence physique ».
Le Wall Street Journal s’interroge cependant sur ce que cet incident révèle de l’état d’esprit des Parisiens vis-à-vis de l’art contemporain. Le mouvement conservateur du Printemps français a déclaré que la ville de Paris était humiliée par cette installation. Mais de quel Paris s’agit-il exactement ? Le journal rappelle que la capitale française, longtemps conservatrice en matière d’art, a fait un grand pas en direction de l’art contemporain ces dernières années, notamment avec le développement de la Foire internationale de l’art contemporain (Fiac).
« L’agression dont a été victime McCarthy survient alors que [Paris] s’apprête à recevoir la crème de la crème* de la scène artistique contemporaine à l’occasion d’une série d’événements censés redonner à la ville son attrait pour l’avant-garde contemporaine, après des années d’une réputation dorée mais conservatrice. »