LeParisien / lundi 28 avril 2014
C’est un cambriolage particulièrement audacieux. Des malfaiteurs s’en sont en effet pris au siège de la DRCPN, la direction des ressources et des compétences de la police nationale, soit son service des ressources humaines. On ignore encore le mode opératoire précis, mais le bilan de cette opération au cœur d’un des bâtiments censé être l’un des mieux surveillés de la capitale pose question.
Selon les premières investigations, les individus ont visité le parking souterrain de l’immeuble Lumière, un vaste complexe de bureaux situé avenue des Terroirs de France, dans le 12ème arrondissement. Plusieurs grandes sociétés et institutions, dont la DRCPN, se le partagent. 350 places de parking sur 1800 y sont notamment réservées au ministère de l’Intérieur, et utilisées par plusieurs de ses services.
D’après les premiers éléments de l’enquête, confiée au commissariat de l’arrondissement, les malfaiteurs ne sont pas parvenus dans les bureaux. Dans les sous-sols, ils ont cependant cassé les vitres d’une douzaine de voitures de police banalisées, dont certaines utilisées par le SPHP, le service de protection des hautes personnalité.
A l’intérieur, les voleurs se sont emparés de neuf terminaux Acropol, le système radio crypté de la police, comme l’a finalement reconnu lundi soir le ministère de l’Intérieur. «Ces postes ont été immédiatement désactivés, rassure Pierre-Henri Brandet, le porte-parole du ministère. Ils sont donc inutilisables. Leur valeur marchande est nulle.» Trois gyrophares ont également disparu au cours de ce fric-frac découvert dimanche.
Si les bureaux de la DRCPN sont placés sous vidéo-surveillance et sécurisés par des gardiens de la paix, ce n’est pas le cas des sous-sols, dont la sécurité reste du ressort de sociétés privées. «Nous avons dès à présent renforcé notre dispositif de surveillance en multipliant les patrouilles, précise Pierre-Henri Brandet. Cet événement est assez désagréable. A l’avenir, nous allons tenter d’améliorer la sécurité de l’endroit, mais ce n’est pas évident vue la configuration des lieux.» «Du fait de ce partage de l’immeuble avec d’autres sociétés, on sait de longue date qu’il est relativement facile d’accéder au parking», déplore une autre source policière.
Si aucune interpellation n’a pour l’instant eu lieu, les voleurs sont au nombre de trois. Des images des caméras situées dans le parking ont été saisies, et pourraient aider à leur identification