nicematin / jeudi 20 mars 2014
La présidente du Front national a fait un passage éclair dans la cité des remparts, ce mercredi après-midi, pour soutenir Lionel Tivoli. Des échauffourées ont éclaté au moment de son départ.
Mais allez-y ! Courez ! Ne les laissez pas filer! » La petite dame aux cheveux blancs s’égosille. D’un doigt fiévreux, elle désigne aux militants le groupe d’adolescents qui course la voiture de Marine Le Pen en la bordant d’injures.
Il est 15h45. La présidente du Front national vient tout juste de terminer la conférence de presse organisée dans la permanence de Lionel Tivoli. Elle sort sous les vivats d’une centaine de supporters. Et soudain, tout dérape.
Des adolescentes s’approchent, huent le leader frontiste et tendent des doigts d’honneur. Elles sont repoussées par le service d’ordre, tandis que Marine Le Pen s’engouffre dans son véhicule.
Des jeunes gens belliqueux tentent alors d’atteindre la voiture qui démarre vers le centre-ville.
« Courez! » L’ordre claque comme un coup de fouet. Et la course-poursuite commence.
Blessé à la tête
En bas du boulevard, des coups sont échangés. Un jeune militant est frappé au visage. Sa tête percute une vitrine.Il saigne. Seul blessé, apparemment, à l’issue des échauffourées. Les anti-frontistes s’éclipsent. Et le calme revient.
« Ça fait du bien de voir une foule française… »
À 15h10, la visite avait commencé dans un climat plus paisible. Devant sa permanence, Lionel Tivoli serre des mains à la volée. Le candidat exulte : « Ah, cette fois-ci, les journalistes ne pourront pas dire qu’il n’y avait personne… »
À l’entrée du local, le filtrage est sévère. Outre la presse, une quinzaine de colistiers seulement sont admis à l’intérieur. Marine Le Pen s’assoit à côté de Tivoli. Ce dernier remercie sa présidente, puis décline ses thèmes de campagne : la fin du clientélisme, la fin de la « préférence des Roms », la volonté de « faire respecter la culture française ». Il est interrompu par ses propres militants, massés contre la vitre opaque, qui hurlent l’Hymne national.
« Ça fait du bien de voir une foule française chanter la Marseillaise en plein jour, s’exclame la présidente du FN. On peut mettre cela à notre crédit! »
Si elle est venue à Antibes, explique-t-elle, c’est « parce que Lionel est un symbole : celui de cette jeune génération qui a le courage de s’investir en politique. » À l’extérieur, le chœur frontiste s’égosille : « la France aux Français ».
Vallauris ? « Je ne peux pas aller partout, lâche Marine Le Pen. Certains candidats n’ont pas besoin de mon aide. » Elle balance quelques Scud à « l’UMPS ». Puis conclut : « Notre ennemi, c’est l’abstention. Un suffrage non-exprimé, c’est une demi-voix pour l’UMP, une demi-voix pour le PS. Pour que les choses changent, il faut glisser dans l’urne un bulletin bleu marine. »