Hérault Tribune / lundi 13 janvier 2025
“Stop SUV”, “Pollution de luxe”, “On veut des Twingos”. Dans la soirée du vendredi 10 janvier au soir, à 23h40, la police est avisée qu’un groupe de personnes est entré dans une concession Renault, avenue du Marché-Gare à Montpellier, pour taguer les murs avec de la peinture.
Il s’agit d’activistes écologistes d’Extinction Rebellion, un mouvement de désobéissance civile. Ils ont également tagué plusieurs véhicules : le préjudice est évalué à environ 5 000 euros.
Cinq personnes, trois hommes et deux femmes, sont interpellées sur place par la police, âgées de 25 à 32 ans. Pendant leur garde à vue, tous ont fait usage de leur droit au silence.
À l’issue de leur garde à vue, quatre ont été remis en liberté avec une convocation pour une audience au tribunal le 9 avril pour dégradations et détériorations. Le tout commis en réunion.
Le cinquième, un homme âgé de 30 ans, a vu sa garde à vue prolongée en raison du fait qu’il avait refusé de se soumettre aux opérations de vérification qui permettent de relever les empreintes et d’ADN. Lui aussi est convoqué le 9 avril pour les mêmes faits, ainsi que pour l’infraction d’avoir refusé ces vérifications.
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Mise à jour du 18 avril : Cinq condamnations à des amendes
Le Poing / mercredi 9 avril 2025
Ce mercredi 9 avril, cinq militant·es d’Extinction Rebellion Montpellier ont été condamné·es pour “dégradation ou détérioration de bien d’autrui commise en réunion” après une action le 10 janvier dernier où ils et elles avaient mis de la peinture sur des SUV et sur la porte d’un garage pour alerter sur l’impact environnemental de ces voitures et des ces concessionnaire.
A la barre, ils et elles sont cinq. Trois hommes et deux femmes. Tous·tes ont un casier vierge. Ces militant·es d’Extinction Rebellion sont convoqué·es pour des faits de “dégradation ou détérioration en réunion” commis à Montpellier le 10 janvier dernier. En l’occurrence, ils et elles sont accusés d’avoir mis de la peinture sur la porte d’un concessionnaire Renault et d’avoir inscrit les tags comme “Plus gros plus dangereux plus polluants”, ou “pollution de riches” sur des SUV.
Devant le tribunal, l’une des prévenues explique : “C’était une action symbolique pour visibiliser l’impact environnemental, climatique et social des SUV dans la crise environnementale et le rôle des concessionnaires là-dedans.” A la sortie de l’audience, un autre complète : “Les SUV sont la deuxième plus grosse source de pollution derrière l’aviation civile, ils ont un gros impact environnemental. Et en terme social, ils sont dangereux car plus haut que les autres voitures, donc potentiellement accidentogènes car il y a des risques de ne pas voir les personnes de petite taille, notamment les enfants. Enfin, en cas d’accident, ce sont les plus petites voitures qui auront le plus de dégâts, le SUV en aura moins. C’est un système de domination où les plus riches payent pour ces grosses voitures, au détriment de l’environnement et potentiellement des plus pauvres et des plus fragiles.”
“La loi pénale est là pour défendre la propriété privée”
En garde à vue, ils ont tous gardé le silence, ce que trois d’entre eux continueront de faire pendant l’audience. L’un d’entre eux a également refusé que la police prélève son ADN, ce qui lui vaut un chef d’inculpation supplémentaire. Le concessionnaire s’est constitué partie civile, et demande 16 000 euros de dommages et intérêts, dont 11 000 euros de matériel, 2 000 euros de préjudice, et 3 000 euros de procédure. L’entreprise n’étant pas représentée dans la salle, une audience ultérieure pour fixer les intérêts civils aura lieu le 17 novembre prochain à 9 heures.
Pour le procureur, “la loi pénale est là pour défendre un certain nombre de valeurs et d’intérêts, en l’occurrence le droit à la propriété privée. Ce type d’action, présentée comme non violente, est une action contre les biens d’autrui, et ne peut pas être justifiée. Si c’était le cas, on serait dans une forme d’anarchie.” La phrase fait glousser quelques militant·es venu·es en soutien dans la salle. Il reprend : “En garde à vue, ils ont choisi de garder le silence, c’est un droit, mais la justice a aussi le droit d’en tirer les conséquences et de poursuivre plutôt que d’entamer des alternatives aux poursuites.”
Admettant tout de même que “les dégâts restent limités”, il requiert la condamnation de quatre prévenus à 1 500 euros d’amende dont 1 000 avec sursis et à 2 000 euros d’amende dont 1 000 avec sursis pour celui qui a refusé le prélèvement ADN.
Me Codognès, leur avocat, demande quant à lui la relaxe pour le refus de signalétique ADN. “Ils font des professions qui nécessitent un casier vierge, si vous condamnez, je demande à ce qu’il n’y ait pas d’inscription au casier judiciaire”, précise-t-il à l’attention du tribunal.
Tribunal qui l’écoutera sur ce point, et qui suivra les réquisitions du procureur pour l’amende. Ils et elles ont donc été condamné·es à 1 500 euros d’amende dont 1 000 avec sursis et de 2 000 euros d’amende dont 1 000 avec sursis pour celui qui a refusé le prélèvement ADN.
L’antenne locale de Extinction Rebellion a lancé une cagnotte pour soutenir ses militant·es. https://opencollective.com/xr-montpellier/projects/antisuv





















































