La Grappe / lundi 23 décembre 2024
Des câbles de la future LGV Bordeaux-Toulouse-Dax sectionnés au passage d’un TER…
La semaine passée, un train du quotidien a sectionné lui-même les câbles d’alimentation destinés aux AFSB (Aménagements ferroviaires au Sud de Bordeaux), première étape des LGV Bordeaux-Toulouse-Dax. Ces gros câbles au sein desquels en passent d’autres plus petits pour les réseaux sous-terrains sont actuellement déplacés sur 12km pour faire place à une troisième voie dans le cadre de ces aménagements prévus pour introduire les Lignes à Grande Vitesse dans le Sud-Ouest. Ils traînaient inopinément sur les voies.
Trève de plaisanterie, le GIEC (Geste Intrépide des Equipes Cyborg) s’associe désormais aux TER et Intercités pour des actions coup de poing aux conséquences coûteuses…
Les fourreaux rouges contenant d’énormes câbles d’alimentation longaient les voies entre Bordeaux et Saint-Médard d’Eyrans sur plusieurs kilomètres depuis deux mois. Ils avaient été déplacés dans la nuit sur les voies ferrées, permettant au premier train du matin de les couper net sur son passage ! Une métaphore de la coupure que provoquerait l’ouverture d’une ligne à grande vitesse dans les bourgs, villages et forêts se trouvant sur le tracé du GPSO ? Qui fragmenterait pas moins de huit zones Natura 2000 ? Les LGV, pour permettre aux train d’atteindre plus de 300km/h, n’autorisent pas les passages à niveaux. Elles sont entourées de grillages ou de talus, et ne peuvent être franchies que via ponts et tunnels. Pour les villageois.e.s comme pour les chevreuils ou les tortues, cette division du territoire est invivable, et menace réellement la survie d’espèces comme la tortue Cistude dont les habitats seraient détruits.
Plus que cela, ces lignes à grande vitesse signeraient en fait l’arrêt de mort des petites lignes et gares qui pâtissent déjà d’un manque d’entretien, et dont les budgets de maintenance et de rénovation sont ponctionnés par d’autres projets plus gros et plus rentables…
Dans les jours qui ont suivi, ces gaines rouges ont été éloignées des voies d’un mètre supplémentaire, dans l’espoir sans doute de les mettre hors d’atteinte du GIEC… Mais au-delà des câbles, une pelleteuse à proximité a également été mise hors d’état de nuire.
Décidément, les oppositions aux LGV du Sud-Ouest s’aiguisent et se renforcent.
Cela suffira-t-il pour décourager les TER de trancher les veines de la LGV ? Combien coûtera le remplacement de ces centaines de kilos de métal ? Jusqu’où ira l’alliance inter-espèce du GIEC et des trains du quotidien ?
Une invitation à investir ce terrain ethnographique est lancée…