IndyMedia Nederland / jeudi 26 septembre 2024
Alors que les impacts du changement climatique deviennent de plus en plus visibles, le capitalisme essaie de se donner une nouvelle image, verte. On nous dit que si nous calculons notre empreinte carbone personnelle, achetons les bons produits (chers) et faisons notre part pour recycler, nous pouvons sauver la planète. C’est catégoriquement faux. Aucune manière de consommer ne nous sortira de cette crise. Ce qui peut empêcher aux glaciers de fondre, aux forêts de brûler, ainsi que les déplacements des êtres humains et des animaux de leurs habitats, n’est rien de moins qu’un changement radical par rapport à la croissance sans fin exigée par le capitalisme
Le passage aux véhicules électriques, promu par les gouvernements de toute l’Europe et par les compagnies automobiles que ces États subventionnent, fait partie de cette tentative à peine voilée de récupérer la catastrophe climatique appelée capitalisme. Il n’y a rien d’écologiquement durable dans une voiture électrique. Chaque étape de la chaîne d’approvisionnement mondiale, qui transporte un véhicule électrique fabriqué aux États-Unis jusqu’à notre porte, à Amsterdam, implique l’exploitation des travailleur.euses et la destruction de la planète. L’extraction de minéraux pour la batterie, à elle seule, est un processus incroyablement destructeur. Le lithium extrait au Chili contamine les sources d’eau locales, le cobalt des mines du Congo implique le travail d’enfants et le nickel creusé en Indonésie déverse des métaux lourds dans l’océan. Sans parler de l’acier, du titane, de l’aluminium et du plastique nécessaires à la structure de la voiture. Ces matières premières sont rares et la ruée pour s’en assurer l’accès, de la part des États et des entreprises, alimente une nouvelle vague de colonialisme à travers le sud du monde.
Une fois que notre voiture a été expédiée de l’autre bout du monde, nous pouvons nous asseoir dans les embouteillages sur le chemin du travail, la conscience tranquille en sachant qu’il n’y a pas de CO2 qui sort de notre pot d’échappement. Sauf que l’énergie pour alimenter les bornes de recharge doit venir de quelque part et aux Pays-Bas, comme dans presque tous les autres pays du monde, plus de la moitié de cette énergie provient encore des combustibles fossiles. Le secteur des énergies renouvelables, en peine croissance, est confronté aux mêmes problèmes de pollution que la fabrication d’un véhicule électrique : les batteries nécessaires au stockage de l’énergie sont tout sauf propres et le transport et la fabrication des infrastructures énergétiques sont extrêmement gourmands en ressources. En passant à des alternatives prétendument renouvelables, nous ne faisons qu’externaliser dans les régions les plus pauvres du monde la dévastation de l’environnement nécessaire pour maintenir notre approvisionnement énergétique toujours croissant.
C’est pourquoi, hier soir, nous avons saboté une douzaine de bornes de recharge électriques, aux alentours d’Amsterdam, en remplissant de mousse de construction leurs prises de recharge. Ces stations appartiennent à TotalEnergies, l’une des sept plus grandes sociétés pétrolières. Aucune quantité de greenwashing ne peut nettoyer une entreprise qui pollue la terre depuis un siècle.
Sabotons la normalité capitaliste.