Puente Alto : Agitation à quatre ans de la révolte
Informativo Anarquista / samedi 21 octobre 2023
À quatre ans de la Révolte qui a submergé le pays avec un désir de changement, nous avons été témoins de la façon dont le pouvoir a su se restructurer et percer à nouveau, en introduisant une fois de plus la fausse dichotomie facho/progressiste, comme si celles-ci étaient les seules alternatives politiques, niant notre propre capacité à nous organiser.
Depuis la province, nous nous sommes toujours aperçu.es que l’ainsi-dit « pacte pour la paix » et l’élaboration d’une nouvelle constitution ne faisaient que garantir la continuité du modèle néolibéral imposé en 1973 par l’impérialisme yankee [avec le coup d’État ; NdAtt.] et que ni Boric [l’actuel président, d’extrême gauche ; NdAtt.], ni le Frente amplio [« front large », une coalition de partis de gauche, centre-gauche et extrême gauche (mais sans le Parti communiste), qui a porté Boric au pouvoir et qui le soutient ; NdAtt.], ni le Parti communiste voulaient changer réellement l’ordre des riches, parce qu’ils/elles en ont toujours profité.
Après tous cela, il est pour nous plus que clair que, comme dans les années 90 [avec le passage de la dictature militaire à la démocratie ; NdAtt.], la joie n’est pas arrivée, ni arrivera de la main d’aucun gouvernement, et que le seul chemin possible pour récupérer nos vies ne viendra que de l’action directe et autonome, comme nous le montrent les weichafe [« guerriers », dans la langue des Mapuches, dont le Wallmapu est le territoire ; NdAtt.] dans le Wallmapu, qui, avec férocité, ont réussi à faire reculer l’État-capital de leurs territoires. Nous considérons qu’il est d’une importance capitale d’avancer rapidement dans l’accumulation et la coordination des forces révolutionnaires qui, depuis des nombreux réduits et dans toutes les directions, puissent s’apprêter une fois pour toutes à renverser depuis ses racines ce système de misère, de mort et de destruction écocide.
Par ces actions coordonnées de propagande armée, nous voulons faire comprendre que la lutte territoriale-autonome est encore bien présente en cette ville, que l’affinité et la complicité anarchistes ne capitulent pas face à la répression et que nous ne ferons aucun pas en arrière, dans la guerre contre l’État-capital, en défense de la terre et contre ceux qui l’ont usurpée. Cette action a pour but de sortir de la léthargie dans laquelle le pouvoir nos contraint, par le biais de la presse et de ses système de coercition, de secouer ceux/celles qui sont tombé.es dans le désespoir face au fascisme qui, apparemment, monte et de leur dire que nous sommes ici, que nous combattons en cette ville, que nous conspirons pour la résistance, ici et maintenant, que nous nous coordonnons, que nous apprenons à nous connaître, que nous avons comme horizon commun la chute de l’État et du capitalisme, qui nous oppriment et nous condamnent à la destruction.
Nous embrassons les centaines de personnes mutilées, qui ont survécu aux griffes du pouvoir, ceux/celles qui sont kidnappé dans les geôles pour avoir fait face à ce système misérable, celles/ceux qui ont souffert dans les mains des bâtards de toujours, ceux/celles qui, en cette date, s’apprêtent avec courage à attaquer le pouvoir et ses différents tentacules, celles/ceux qui, malgré tout, insistent avec la résistance depuis les territoires ; des salutations fraternelles et complices à chacun.e de vous.
Avec, dans chaque geste et chaque souvenir, nos voisin.es tombé.es : Emilia Baucis, Cristian Valdebenito, Julio Valencia, Dely, Francisco Martínez, J.P. Jiménez, Patricio González, Arnold Camú, Abraham Muskatbli et tou.tes celles/ceux qui ont combattu la tyrannie du pouvoir.
Vers l’organisation territoriale et autonome.
Pour une rivière Maipo libre de l’extractivisme.
Pour la vie qu’on nous a volé.
Dans le Wallmapu et dans la ville, guerre à l’État et au capital.
Coordinación anárquica Cristian Valdebenito*
[Coordination anarchiste Cristian Valdebenito]
Pour voir la vidéo cliquer ici.
* Note d’Attaque : assassiné le 6 mars 2020, sur la Plaza Dignidad, pendant les affrontements avec la police, par un lacrymo qui l’a touché à la tête.
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Ñuñoa : Sortie incendiaire à l’Universidad de Chile (campus Juan Gómez Millas), à quatre ans de la révolte
Informativo Anarquista / mardi 24 octobre 2023
Mardi 17 octobre, à la veille des nombreux appels à se bouger, à quatre ans de la révolte qu’on a vécu dans tout le pays entre octobre 2019 et mars 2020, on a distribué des tracts, accroché des banderoles, on a monté des barricades et eu des affrontements à coup de cocktails Molotov, sur l’Avenida Grecia, au niveau de l’Avenida Macul [dans la commune de Ñuñoa, dans le nord-est de la zone métropolitaine de Santiago ; NdAtt.], une artère qui historiquement a été le théâtre d’heurts lors des luttes des étudiant.es.
Voici quelques photos :
(photos du Frente Fotográfico)
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Ñuñoa : Sortie incendiaire à l’Universidad Metropolitana de Ciencias de la Educación
Informativo Anarquista / mardi 24 octobre 2023
Des personnes au visage masqué, armées de cocktails Moltov, ont mené des affrontements, contre la présence des Carabineros (COP [l’anti-émeute ; NdAtt.]), et ont accroché des banderoles avec les slogans : « Nous mettons notre cœur dans chaque action pour la libération. Liberté pour les prisonnier.es » et « À quatre ans de la révolte, nous continuons à combattre contre le système capitaliste ». Cette action s’ajoute aux nombreuses agitations dans les quartiers populaires, dans des lieux centraux de la ville et à la sortie incendiaire devant le campus Juan Gómez Millas [cf. ci-dessus ; NdAtt.], à quelques rues de l’Université métropolitaine de sciences pédagogiques.
Voici quelques photos :
(photos de BamBam et du Frente Fotográfico)
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Mise à jour du 4 novembre
Agitation et émeutes à quatre ans de la révolte d’octobre
Informativo Anarquista / jeudi 2 novembre 2023
Pendant une bonne partie de la journée du mercredi 18 octobre, il y a eu des échauffourées, quatre ans après la révolte qui a mis l’État, et avec lui le gouvernement de Sebastián Piñera, au bord de l’effondrement. Avec sur le fond une peur contre-révolutionnaire, des membres du gouvernement ont déclaré : « Il y a une coordination avec le ministère de l’Intérieur, mais la chose importante est qu’ici il y a un État qui est très coordonné et attentif à toute éventualité et qui a la capacité d’agir de manière adéquate », ce qui s’est traduit par le déploiement de trois mille carabiniers rien qu’à Santiago.
Dans la matinées, ce sont les étudiant.es qui ont lancé les mobilisations, sur l’Alamenda, jusqu’à la Plaza Dignidad, en attisant le climat d’agitation et en affrontant le défi et la menace d’une arme sortie par un flic. Dans l’après-midi, des nouveaux groupes se sont rassemblés tout autour de la Plaza Dignidad, ont dressé des barricades et ont affronté les unités anti-émeute des Carabineros. Dans ce cadre, une voiture particulière a renversé un jeun de 14 ans, qui a subi des lésions et a été amené à l’hôpital central. Selon la presse, c’était à cause d’un conducteur « effrayé par la manifestation », parce que la route était bloque par des barricades ; cela n’est rien d’autre qu’une justification de l’agression. Une fois la nuit tombée, il y a eu des affrontements armés dans certains quartiers populaires de Santiago et dans certaines communes comme Puente Alto, La Pincoya, Lo Hermida, Villa Francia et La Victoria, mais en diminution par rapport aux années précédentes.
Sur des nombreux tags, banderoles et tracts on pouvait lire : « D’ici sortirons les meilleur.es terroristes de la classe ouvrière », « Le réformisme est un échec. Le peuple ne se nourrit pas de promesses et d’illusions », « Puisque toute la classe politique est au service des riches, la seule solution est celle d’octobre », « Insurrection, boycott, auto-organisation », « Contre la voie institutionnelle, la seule solution est celle d’octobre », « Pas une minute de silence, une vie de lutte. À quatre ans de la révolte, nous n’oublions pas ceux/celles qui sont tombé.es », « Avec la mort et la torture, on continue à construire la démocratie », « Organisons-nous dans chaque endroit et chaque territoire. Sans dirigeants ni partis ! » et « Nous avons acquis la certitude que l’insurrection est le chemin ».
Voici quelques photos :
(photos de Red de Lucha y Propaganda, Giovanny Zamorano, Rival, Coyote, Frente Fotográfico et Oscura Camara)