Contra Info / lundi 17 mai 2021
Notre plus petit commun dénominateur : l’action insurrectionnelle
Depuis le 22 mars, plusieurs prisonnier.e.s subversif.ve.s et anarchistes ont mené une grève de la faim, pour exiger l’abrogation du décret-loi n° 321, la liberation du camarade Marcelo Villarroel et des prisonnier.e.s de la révolte. Face à ce scénario de lutte anti-carcérale, nous signalons :
1. Dans la nuit du 11 de ce Mai Noir, avant le couvre-feu, nous avons fait détoner un engin explosif devant la façade de l’entreprise SODEXO, à cause de sa responsabilité dans la misère quotidienne qui fait souffrir des milliers de prisonniers et e prisonnières dans les prisons de la démocratie chilienne. SODEXO gère en concession les prisons d’Antofagasta, Iquique, La Serena, Rancagua et El Manzano. Le travail conjoint de la Gendarmeria [le corps de surveillants pénitentiaires du Chili ; NdAtt.], de l’État policer chilien et du capital privé constitue une triade qui montre le business lucratif des prisons-entreprises et réduit à néant la dignité de la population carcérale, en fonction de leurs intérêts économiques et de l’ordre social des riches et des puissants.
2. Nous saluons affectueusement les compas qui ont mené une grève de la faim pendant 50 jours, en démontrant que la combativité pendant son emprisonnement est un outil de résistance à la soumission carcérale et qu’en même temps cela répand le germe de l’action dans les rues. Il est vital de maintenir un rythme de lutte qui accompagne les mobilisations à l’intérieur des prison, sachant que la lutte pour la libération de nos prisonnier.e.s et à propos de leurs conditions d’enfermement est un combat long et sans trêve.
3. L’attaque est possible même dans un contexte de contrôle policier et militaire, elle ne dépend que de notre volonté et de notre envie de combattre. En ce sens, le discours selon lequel toute action révolutionnaire est un coup monté ne fait qu’affecter la combativité de ceux/celles qui s’organisent et qui se dressent dignement contre l’ennemi, en dévalorisant une histoire de lutte qui continue, avec des centaines de compas emprisonné.e.s, blessé.e.s et mort.e.s. Si nous ne croyons pas en nos capacités, la construction d’un nouveau monde ne sera qu’une chimère ; nous appelons à organiser l’attaque dans tous les territoires et dans toutes les réalités.
4. Pendant ce Mai Noir, nous nous souvenons de notre compagnon Mauricio Morales, mort il y a 12 ans au cours d’une action, lorsqu’il essayait d’attaquer l’école de la Gendarmeria. Son souvenir reste brûlant dans les rues et dans l’action multiforme, seulement celles/ceux qui oublient meurent.
NOUS CÉLÉBRONS L’OFFENSIVE ET LE SABOTAGE DANS LE WALLMAPU !
NOUS SALUONS LA RÉVOLTE DANS LE TERRITOIRE COLOMBIEN !
REPRENONS LES RUES, POUR ÉCRASER L’ENNEMI ET LE RÉFORMISME !
VOTER CE WEEK-END* SIGNIFIE CAUTIONNER LE PACTE DE LA CLASSE POLITIQUE ET BRADER LE SANG VERSÉ !
Nous gagnerons par l’anarchie, nous vivrons dans l’autonomie.
Cellules révolutionnaires Nicolás Neira
Note : Le compagnon anarkopunk Nicolás Neira, 15 ans, et mort après avoir été touché par une bombe lacrymogène tirée par la police du ESMAD, lors des affrontements du 1er mai en Colombie [note de Contra Info : le 1er mai 2005].
* Note d’Attaque : le 14 et 15 mai 2021 il y a eu au Chili les « élections constituantes », pour élire une assemblée qui dévira rédiger une nouvelle Constitution. C’est le fruit de l’accord entre le gouvernement et la gauche, présenté comme le « résultat » de la révolte explosée en octobre 2021 (il y a quand-même eu une abstention de 59 % des personnes inscrites).