Kontrapolis / jeudi 18 février 2021
Dimitris Koufondinas est en grève de la faim depuis le 8 janvier, pour obtenir son transfert à la prison de Korydallos. Le gouvernement de Néa Dimokratía l’a précédemment transféré d’une prison près de Volos à la prison de haute sécurité de Domokos. Cela dans le cadre de sa politique de vengeance contre les prisonnier.e.s en général et plus précisément contre Koufondinas, prisonnier appartenant à l’Organisation révolutionnaire 17 Novembre.
Pour nous, cette affaire est importante parce que Dimitris est l’un des rares condamnés de la 17 Novembre qui ne s’est pas repenti, lors du procès, et il est le seul à avoir assumé la responsabilité politique des actions de ce groupe.
Même si l’organisation révolutionnaire 17 Novembre est dissoute depuis près de vingt ans, elle restera à jamais une partie de cette histoire qui marque une continuité, de la résistance contre l’occupation allemande de la Grèce en 1944, en passant par la lutte contre la terreur de droite dans la guerre civile de 1949 et la résistance contre la dictature militaire des colonels, de 1967 à 1974, et qui depuis lors continue de s’exprimer dans ce pays dans les luttes sociales contre tout régime.
Malgré nos différences avec ses analyses et ses conceptions théoriques et pratiques, la 17 Novembre a été l’un des groupes armés, en Europe, dont la tendance anti-impérialiste et communiste, malgré certaines critiques, continue d’être un point de référence positif pour la lutte anarchiste dans les rues, comme en témoignent les nombreuses attaques en solidarité avec Dimitris.
Afin de donner de la force aux requêtes de Dimitris Koufontdnas, ainsi qu’à celles/ceux qui, en ce moment, répandent le feu dans les villes grecques, dans la nuit du 18 février nous avons attaqué un fournisseur de la police grecque.
Inspiré.e.s par l’attaque contre l’entreprise de location Hertz à Athènes, en décembre dernier, nous avons mis le feu à un camion de Hertz, dans la Hönower Weg, à Lichtenberg. Hertz fournit des véhicules à la police grecque, en particulier à l’unité OPKE [des sortes de « super-CRS » ; NdAtt.]. Que Hertz le fasse gratuitement, comme ils prétend parfois, ou à des conditions très favorables pour eux, cette entreprise est donc une cible de notre rage.
Tiens bon, Dimitris !
Notre combat finira seulement quand tous les prisonnier.e.s seront libres !
Groupe autonome « Sigurd Debus »
Chaque Hertz qui brûle est une cellule révolutionnaire*
* Note d’Attaque : Sigurd Debus, révolutionnaire allemand, arrêté en 1975 pour braquage de banque, possession d’explosif et des attaques explosifs contre le bureau de Hambourg des services secrets ouest-allemands et contre la Maison de l’Industrie de Cologne. Il est mort en prison en 1981, lors de la grève de la faim des prisonnier.e.s de la RAF. La Justice l’accusait de faire partie de cette organisation, chose qu’il n’a jamais revendiqué.
La phrase finale (en allemand « Jeder brennende Hertz ist eine revolutionäre Zelle ») joue sur l’assonance entre les mots Hertz et Herz (cœur), pour rappeler le slogan des années 80 Jedes Herz ist eine revolutionäre Zelle (chaque cœur est une cellule révolutionnaire), qui renvoie au réseau de groupes révolutionnaires Revolutionäre Zellen (Cellules Révolutionnaires).