Act for freedom now! / jeudi 4 février 2021
« La possibilité d’une révolution et d’une société sans classes dépend de notre espoir dans une vie à laquelle nous avons le droit, de l’organisation et de la préparation conscientes du chemin vers cette vie, à partir d’aujourd’hui, de la rencontre libératrice des armes de la critique avec la critique des armes. Vers le royaume de la liberté… »
D. Koufondinas
En grève de la faim depuis le 8 janvier 2021.
Le révolutionnaire emprisonné D. Koufondinas est en grève de la faim depuis le 8 janvier, pour réclamer son transfert à la prison de Korydallos, où il a purgé la plus grande partie de la longue peine qui lui a été infligée. Une nuit, les flics l’ont enlevé de la colonie pénitentiaire agricole où il était détenu, pour le transférer à la prison de Domokos, suite à une disposition en ce sens contenue dans une loi qui a été adoptée dans le but évident de lui faire subir les représailles de l’État. Il faut noter que même cette loi, adoptée en guise de représailles, stipule explicitement que l’éloignement de D. Koufondinas de la colonie pénitentiaire agricole implique son transfert vers la prison où il purgeait sa peine avant, c’est à dire Korydallos.
La rage vengeresse de l’État contre D. Koufontinas est due à son parcours politique global : il n’a jamais signé de déclaration de repentance, il n’a jamais renié la lutte armée comme instrument d’émancipation de la classe ouvrière. En ce moment, il fait de même, le disant haut et fort avec la seule arme qu’il possède, c’est-à-dire en faisant de son corps une barricade.
Mais D. Koufondinas n’est pas seul. Il y a un mouvement multiforme qui le soutient et qui essaie d’être sa voix, pendant que les médias passent sous silence sa lutte. De nos compagnons incarcérés, qui ont commencé une grève de la faim pour le soutenir, aux interventions publiques, aux manifestations et diffusions de tracts, aux attaques nocturnes, les personnes qui suivent le chemin de la résistance seront à ses côtés jusqu’au but.
Le contexte de cette grève de la faim est une situation très particulière pour la base sociale. Un couvre-feu, la politique anti-immigration, un projet de loi contre les manifestations, une lois sur les faillites d’entreprises, une loi sur l’environnement, une loi sur l’éducation et d’autres, innombrables, reformes, qui sont autant de raisons de lutter, ont été adoptées pendant cette pandémie, et la situation semble devenir de pire en pire. Comme le rôle croissant de l’armée dans la vie sociale et la surveillance policière qui nous est imposée.
Les hôpitaux publics sont au collapse, et il n’y a de l’argent que pour l’armée, pour les médias, la police et les entreprises (achat d’avions de guerre Rafale, fonds pour la police, la « liste Petsa »**, etc.)
Ainsi, contre ce cimetière social qu’ils essayent d’imposer, nous avons choisi l’attaque, comme forme minimale de solidarité avec le combattant D. Koufontinas. Aux premières heures de samedi 30 janvier, nous avons placé des engins incendiaires artisanaux, en mettant le feu à deux camionnettes de l’entreprise postale privée Geniki Taxydromiki et à la façade de l’entreprise de sécurité Galaxy, à Pylaia, dans la banlieue de Thessalonique.
Pendant la pandémie, Geniki Taxydromiki s’est enrichi en écrasant littéralement ses employé.e.s : comme on sait, un des cadres de l’entreprise a osé battre un employé. D’autre part, nous connaissons très bien le rôle des entreprises de sécurité, ces brutes à gages, c’est-à-dire la protection des richesses de la bourgeoisie, que ce soit leurs maisons et leurs véhicules de luxe ou bien les produits dans les rayons des supermarchés. Nous avons donc essayé d’apporter notre petite pierre à l’action nocturne de la lutte des classes. Nous faisons clairement savoir que toute complication dans la santé du gréviste de la faim ne restera pas sans réponse, de la part du mouvement et de ses structures.
VICTOIRE POUR LA LUTTE DU RÉVOLUTIONNAIRE D. KOUFONDINAS
FORCE À STATHOPOULOS, GEORGIADIS, MAZIOTIS, DIMITRAKIS, QUI SONT EN GRÈVE DE LA FAIM
LIBERTÉ POUR LES SQUATTER.EUSE.S ARRÊTÉS A PATRAS
Groupe anarchiste Tasos Tousis*
* Note du traducteur anglais :
Tasos Tousis, ouvrier en grève qui a été tué, avec 11 autres (et 36 ont été blessé.e.s) par la gendarmerie, aidée par l’armée, lors de la grève des ouvrier.e.s du tabac, à Thessalonique, en mai 1936.
** Note d’Attaque : une liste de médias supposément hostiles au gouvernement grec et qui, de ce fait, n’ont pas reçu des parts du marche de la publicité étatique à propos des mesures à prendre contre l’épidémie de Covid-19.