Parkbanksolidarity / samedi 1er février 2020
Le procès contre les trois compas se déroule depuis le 8 janvier, dans la salle de haute sécurité n. 237 [du tribunal de Hambourg ; NdAtt.]. La veille du premier jour de procès, au soir, il y a eu une manifestation solidaire qui s’est terminée devant le centre de détention préventive [où deux des trois compas sont enfermés depuis juillet ; NdAtt.], avec environs cinq-cent personnes.
Le premier jour du procès a vu une bonne participation. Les ami.e.s et les proches n’ont pas manqué l’occasion d’exprimer haut et fort leur solidarité et leur joie de revoir les inculpé.e.s. La journée a été par ailleurs marquée par de longues files d’attente et un contrôle minutieux à l’entrée du tribunal, y compris le fait de retirer ses chaussures, comme si on était à l’embarquement dans un aéroport.
Les personnes concernée par cette affaire sont toujours aussi déterminées et tirent leur force de la solidarité et de l’empathie.
Par ailleurs, il existe un blog où les comptes-rendus du procès sont rassemblées et résumées : parkbankprozess.blackblogs.org
On pourra fournir une évaluation complète des enquêtes des flics et du Procureur seulement après le procès. À ce stade, seulement trois points :
Filature :
Au moins une personne a été surveillée pendant environ 8 mois avant son arrestation, y compris avec des dispositifs GPS et des écoutes de ses communications (téléphoniques et via internet). Le tout s’est déroulé à l’enseigne tant aimé de la « prévention du danger », c’est-à-dire entériné par le chef de la police sans approbation préventive du juge.
Tant la motivation de la surveillance que la majorité des compte-rendus de surveillance restent actuellement secrets pour le Proc’ et pour les autres autorités.
Argent :
En plus, le tribunal a décidé que les deuxièmes avocat.e.s ne seront pas désigné.e.s comme défenseur.euse.s supplémentaires. Cela signifie qu’encore une fois nous devons payer des frais beaucoup plus élevés, car les seconds avocats doivent être entièrement financés par nous-mêmes.
C’est pourquoi, une fois de plus, nous dépendons aussi de votre solidarité financière !
Presse :
Ces derniers jours, les journalistes du « Spiegel » [l’hebdomadaire d’information le plus lu en Allemagne ; NdAtt.] ont importun avec leurs questions des gens et des lieux qu’ils associent au milieu des trois de l’affaire de la Parkbank. Des journalistes se sont introduit.e.s dans des escaliers d’immeubles et sont venu.e.s devant des appartements privés. Nous supposons qu’il s’agit des mêmes que ceux/celles qui ont tapé sur les nerfs des gens à Berlin et Leipzig*.
On peut supposer qu’ apparaissent également d’autres articles de presse avec des informations issues du dossier. Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une situation de merde pour tout le monde. Cependant nous vous demandons encore d’éviter toute spéculation. Et une chose est claire : ne parlez pas aux chroniqueurs de la sécurité de l’État ; Anna et Arthur la gardent fermée** !
Le 1er février, nous serons à la manifestation contre le congrès européen de police, à Berlin avec une table informative. D’autres événements sont prévus.
Liberté et bonheur !
Notes d’Attaque :
* courant janvier, des « journalistes d’investigation » ont tenté d’approcher des compas dans la capitale allemande, par exemple en faisant le pied de grue devant des squats ; le Spiegel a aussi pondu un documentaire vidéo au titre racoleur « Violence à Leipzig. Attentats contre des entreprises du bâtiment » : leur vision de la lutte contre la gentrification des quartiers… En allemand ici : https://de.indymedia.org/node/62164
** du nom d’une campagne portée dans les années 80 et 90 parmi le mouvement autonome, pour inciter les gens à ne pas parler avec flics et justice.