leparisien / vendredi 28 novembre 2014
Deux détenus comparaissent vendredi après-midi devant le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines). Ils sont soupçonnés d’avoir exercé des menaces sur la famille du directeur de la maison d’arrêt de Bois d’Arcy. L’affaire commence lorsqu’une feuille circule avec les coordonnées personnelles du directeur et de deux autres cadres de la maison d’arrêt. «Il s’agissait d’adresses et de noms trouvés sur les Pages blanches de l’annuaire», précise une source proche de l’affaire. L’un des détenus sème le trouble dans l’établissement en menaçant tout le monde, tentant ainsi de faire pression sur la direction pour être transféré vers une autre prison. Quelque temps plus tard, un officier reçoit une menace claire : s’il n’obtempère pas, une grenade sera jetée dans son salon. La femme du directeur reçoit un appel téléphonique qui se termine par «Tu as le bonjour» de ce fameux trublion. «Il n’y a pas une année où un directeur de prison ne reçoit pas de menace, souligne une source proche de l’établissement. Le caractère désagréable de cette affaire, c’est que le directeur et l’officier aient été contactés à leur domicile».
Une enquête confiée à la section de recherche de Versailles
Ce dossier a été traité dans le plus grand secret. Une plainte a été directement adressée au procureur qui a décidé, au mois d’octobre, de charger les enquêteurs de la section de recherches de Versailles des investigations, bien que ce genre d’affaire soit habituellement traité par la police, territorialement compétente.
Le syndicat de surveillant UFAP souligne qu’il n’avait pas connaissance de cette affaire. «Mais ce type de faits ne m’étonne pas, souligne un délégué. Certains détenus possèdent de dangereux soutiens à l’extérieur. Ils font entrer des téléphones et sont tout à fait capables de menacer les fonctionnaires de la prison pour obtenir ce qu’ils veulent».
Ce vendredi, les deux suspects ont été extraits des maisons d’arrêt d’Osny (Val-d’Oise) et de Rennes (d’Ille-et-Vilaine). L’enquête a permis de comprendre que c’est l’homme emprisonné dans le Val-d’Oise qui exerçait les menaces téléphoniques ordonnées par le détenu de Bois-d’Arcy finalement transféré en Bretagne.
Finalement, le procès a été renvoyé au 8 janvier prochain pour que les deux hommes puissent mieux organiser leur défense. Akim, 28 ans, ne retournera pas à la prison de Rennes (d’Ille-et-Vilaine). Il découvrira celle de Fresnes où il n’avait encore jamais séjourné. Quant à David, 31 ans, il retournera dans sa cellule d’Osny (Val-d’Oise).