Indymedia Nantes / mardi 29 janvier 2019
» De tous les dompteurs de for intérieur qui existent, celui que je déteste le plus, le journaliste »
Anonyme
Ici, on n’apporte rien de neuf contre les industriels d’hypnoses collectives, contre les fabricants de subjectivités consentantes à la société existante. Beaucoup font couler l’encre à propos des médias* pour les critiquer, peu font couler l’essence dans leur locaux pour les incendier. A cela on remédie. Dans les bureaux des radios dans le centre-ville, lundi. Dans la tour hertzienne en périphérie, cette nuit.
» Ce que les incendiaires convoitent, que les flammes s’en saisissent »
Anonyme
Ce texte porte sur les relations qu’entretiennent les forces hostiles à ce monde avec les médias de ce même monde. Disons d’emblée qu’on n’est pas de celleux qui s’imaginent « utiliser » ou « détourner » les moyens médiatiques pour diffuser des discours subversifs. Il ne s’agit plus d’échapper aux ciseaux de la censure, de lézarder les murs de la pensée unique avec des idées obliques. La démocratie, pleine de sollicitude, invite son opposition à participer aux grands jeux médiatiques. Elle ne tue pas la pensée de ses adversaires en les faisant taire mais en les faisant parler. On se souvient encore du burlesque Burnel co-animant un plateau télé pour vendre « A nos amis ». Ce soir-là, le commercial de Tarnac produisait, outre de la visibilité pour son bouquin, de l’audience et de la légitimité à la fiction parlementaire. Faire usage des médias revient à se mettre au service de la représentation démocratique. Ces réflexions nous amènent à les déserter et à les attaquer parfois.
Par ailleurs, captiver ou capturer les attentions dépend moins de la qualité du message que de la force de frappe de l’appareil émetteur. Saurait-on rivaliser avec les technologies de communication ennemies qu’on s’y refuserait, car la captivité nous répugne. On leur laisse les masses, emmurées de bruit et d’actualités. Si tu n’as pas d’acouphène, tu peux tendre une oreille ; nos mots, on entend les murmurer.
Au delà de la métaphore, on a choisi Indymédia pour éventer ce communiqué. Parce qu’il permet d’être lu·e·s par des compas’ connu·e·s ou inconnu·e·s, parce qu’il « garantit » notre anonymat et qu’il est libre pour la publication.
Un grand bravo aux courts-circuits de l’église St-Jacques. Un autre aux révolté·e·s qui trinquent, qu’on traque, qui vaquent à ce que leurs chaînes craquent, à ce que la normalité se détraque. Un bravo aux individu·e·s, enfin, qui, par monts et par vaux, perpétuent l’attaque et veulent tout mettre à sac.
#JeSuisFranceBleuIsere
*Ici et idem ensuite, « médias » renvoie aux médias de masse sous leurs 4 formes dominantes : télévisuelle, radiophonique, presse et numérique.