Trognon.info / dimanche 9 novembre 2025
Suite à l’opération antiterroriste commanditée par le Ministère de l’Intérieur le 8 décembre 2020 contre des militant·es désigné·es par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche », 7 d’entre elleux ont été condamné.es et 6 font appel.
Le procès en appel du 8.12 approche…
Le procès en appel de nos six camarades du 8/12 devait se dérouler en novembre 2025 mais nous avons appris le désaudiencement en juin 2025.
Une audience de fixation a eu lieu le 5 septembre à la Cour d’Appel de Paris afin de définir les nouvelles dates du procès, qui sont les suivantes :
- Du 4 au 7 mai 2026
- Du 11 au 13 mai 2026
- Du 20 au 22 mai 2026
Les audiences se dérouleront sur des journées entières.
Concernant le lieu, les camarades seront jugé.es à la Cour d’Appel de Paris. La salle qui doit recevoir le procès est très petite (40 places). Les avocat.es ont fait une demande pour avoir une salle plus grande. Affaire à suivre.
Même si on ne pourra pas être toustes présent.es au tribunal, il sera important de se mobiliser à l’extérieur pour afficher notre soutien et empêcher que la justice et l’État nous invisibilisent !
Soutenir le 8/12 ce n’est pas seulement soutenir individuellement ces camarades-ci, c’est surtout lutter contre la répression de toustes. En effet, l’État et l’exécutif attendent beaucoup de ce verdict. Si la caractérisation de terrorisme était validée au cours de l’appel, cela offrirait une jurisprudence inédite pour réprimer les opposant.es au régime. Des personnes ne se connaissant pas toutes et sans projet commun pourraient alors facilement être considérées comme terroristes. Finies les tentatives de dissolution de groupes, l’État pourrait envoyer les membres de ces groupes d’opposant.es directement en prison sous l’accusation d’association de malfaiteurs à caractère terroriste…
Mais… L’affaire du 8 décembre : c’est quoi ?
Brochure rédigée et diffusée en amont du procès en première instance pour la semaine internationale de soutien aux inculpé·es du 8 décembre (du 16 au 23 septembre 2023).
(Extraits) : [Le 8 décembre 2020], la DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO, RAID), a procédé à l’arrestation de neufs personnes – que nous réunissons sous la bannière « libertaires » – dont les engagements politiques étaient divers et dans des régions différentes : soutien aux familles réfugié·es, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et contre-culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, etc.
Ces neuf personnes ne se connaissent pas toutes. Certaines ne s’étaient côtoyées qu’une fois dans leur vie (pendant le confinement). Mais toutes avaient comme point commun une personne, Libre-Flot, ciblée par la DGSI depuis son retour du Rojava en 2018 où il avait participé à la lutte contre DAESH.
Il est reproché aux inculpé·es plusieurs « éléments matériels » qui s’étalent sur à peine deux mois et concernent des personnes différentes : la détention d’armes, la confection d’explosifs, la pratique de l’AirSoft et l’usage d’outils de communication sécurisés. […] La DGSI et la Justice tentent par tout les moyens de faire entrer cela dans un cadre « terroriste ».
D’après le témoignage d’une mise en examen, « le dossier repose sur un ensemble d’éléments disparates qui n’ont globalement rien à voir les uns avec les autres mais qui, décontextualisés et racolés, permettent de construire un décors ».
Ces arrestations ont conduit à cinq incarcérations préventives dans des conditions extrêmes. Les détentions sont allées de 4 mois et demi de détention sous régime DPS (détenu particulièrement signalé) à 16 mois d’isolement carcéral (se terminant grâce à une grève de la faim éprouvante).
Plusieurs mesures « antiterroristes » ont été illégalement administrées contre les inculpé·es, notamment un placement à l’isolement pendant 15 mois pour Libre Flot, et d’incessantes fouilles à nu pour Camille. L’État a récemment été condamné (timidement) pour une partie de ces violences aux effets dévastateurs.
Malgré [son] effort pour démontrer l’indémontrable, l’instruction a été forcée d’admettre à minima que « aucun passage à l’acte imminent ne semble avoir été envisagé ». Le soit disant projet de s’en prendre aux forces de l’ordre ou à des militaires initialement « vague », s’est finalement échoué sur des sables mouvants de l’accusation politique. L’affaire ouverte en « criminel » se dégonfle donc en « correctionnelle ». Il n’y a pas de projet ! Mais se refusant à couler définitivement, l’accusation s’accroche à la bouée des jurisprudences islamophobes de ces dernières années.
Pour plus d’infos, il y a aussi la brochure complète des textes écrits entre le 8/12/2020 et mai 2023, présentée par le comité parisien : Les inculpé.es du 8 décembre
Le procès en correctionnel s’est tenu du 3 au 27 octobre 2023 à Paris.
Ces quatre semaines de procès durant lesquelles les inculpé·es et leurs avocat·es ont travaillé à démonter une instruction entièrement à charge n’ont absolument rien changé. Rien ne semble avoir imprimé dans l’oreille d’une juge qui est allé jusqu’à refuser de faire citer les flics responsables de l’enquête pour s’expliquer de leurs méthodes. Elle refuse en bloc toutes les demandes de la Défense. Les sept accusé·es sont donc reconnu·es coupables d’ « association de malfaiteurs terroriste » et trois d’entre elleux de « refus de communiquer ses conventions de déchiffrement ».
Les peines vont de 2 à 5 ans de prison, dont une partie en sursis probatoire. Des périodes de prison ferme sont prononcées pour cinq inculpé·es. Compte tenu du temps qu’iels ont déjà passé incarcéré·es en préventive, il leur reste entre 8 et 12 mois de ferme à purger, aménageable sous forme de bracelet électronique, auxquels viendra donc s’ajouter une période de sursis probatoire.
L’inscription au Fichier des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT), qui leur promet 20 ans de surveillance, d’obligation de pointer et d’impossibilité de se déplacer comme bon leur semble, est actée pour 6 des 7 inculpé·es.
Est également prononcée l’interdiction de communiquer entre elleux pendant tout le temps de leur peine, invention sadique de la juge qui n’était pas demandée par le parquet. A cela s’ajoute encore un panel de mesures de contrôle médico-social (obligation de soins, de travailler, de résidence fixe…) faisant de leur vie une longue série de rendez-vous chez le psy, l’addicto, le SPIP, l’éducateurice… pour s’assurer de leur « réinsertion ».
Le tribunal a décidé de les écraser encore plus que le PNAT (Parquet national antiterroriste). Des peines de prison ferme ont été ajoutées concernant quatre inculpé.es, là où le PNAT n’en demandait que pour Libre Flot.
Comment aider ?
- Continuer à vous informer et à en parler autour de vous
- Distribuer des tracts ou en laisser à disposition dans les lieux militants
- Rédiger/diffuser des articles dans vos journaux, médias et réseaux. Solliciter vos contacts dans les médias
- Participer aux réunions publiques des comités de soutien
- Organiser des discussions : sur les blogs vous trouverez de nombreux écrits, témoignages, émissions de radio, brochures…
- Faire des collages d’affiches
- Organiser des événements festifs afin de mobiliser pour le procès en appel
- Participer et partager la cagnotte https://www.helloasso.com/associations/l-asso-lulle-de-feu/collectes/cagnotte-de-soutien-aux-inculpe-es-du-8-decembre
- Suivre le blog et partager les publications sur les réseaux sociaux.
N’hésitez pas à inventer vos propres manières de soutenir, de mobiliser ou de diffuser l’information ! C’est aussi possible de solliciter les comités de soutien si besoin !
Mail communication et media : 8.12communication chez proton.me
Mail des comités : 812support chez riseup.net / soutien-8dec chez riseup.net / comiterennes8decembre chez riseup.net
Pour lutter contre la judiciarisation des idées politiques d’émancipation et la criminalisation de l’action politique.





















































