athens.indymedia.org / dimanche 22 juin 2025
La dignité humaine est un terme que nous rencontrons dans le dictionnaire et il définit le choix d’une personne d’agir sur la base de la solidarité, de la cohérence, de la conscience et de la lutte sans compromis contre les ennemis de la liberté.
Jusqu’à présent, l’histoire de toutes les sociétés est l’histoire des luttes pour la dignité, une guerre sociale/de classe.
Libre ou esclave, patricien ou plébéien.ne, envahisseur ou résistant.e, en un mot : oppresseur ou opprimé.e sont en opposition constante les un.es avec les autres. Une lutte permanente qui s’exprime soit secrètement, soit ouvertement.
Les classes dirigeantes de chaque époque utilisent la justice et le système judiciaire pour neutraliser celles/ceux qui, par leur lutte, remettent en question le statu quo de ceux qui sont en haut, ceux/celles qui choisissent de réagir à l’injustice.
La justice n’est que l’expression d’un équilibre de pouvoir, c’est pourquoi elle a toujours été utilisée pour réduire les révolutionnaires au silence, pour emprisonner les rebelles, pour faire renoncer les insurgé.es.
La justice bourgeoise est le résultat naturel d’une société composée de personnes qui veulent tromper autant que possible, puisque la fraude est le seul chemin vers le pouvoir et la richesse.
L’avidité des autoritaires les conduit à des actes horribles, à provoquer la pauvreté, à des guerres impérialistes, à des génocides, à la misère et à la souffrance, à la violence patriarcale et au sexisme. À provoquer la lutte quotidienne pour le logement, l’électricité, le chauffage, la nourriture. À la culture de la production et au terrorisme des patrons.
L’histoire nous a cependant montré que le camp des opprimé.es a d’énormes luttes et sacrifices à brandir. Il y a toujours eu des gens qui se sont dressé.es comme un bouclier contre la brutalité. Des luttes ouvrières et féministes, dans la vie de tous les jours, aux révoltes, aux révolutions, à la résistance aux invasions.
Il y a toujours eu des personnes qui se sont sacrifiées pour la justice de la cause, en payant un prix élevé pour ce choix.
Emprisonnements, exécutions, déportations, exil. L’objectif de tout cela est simple : l’extermination physique et morale des militant.es et l’utilisation de leurs affaires judiciaires comme des exemples. Le/la prisonnier.e est considéré.e comme un otage entre les mains de l’État, qui vise, par l’isolement, la destruction progressive de sa volonté, de sa personnalité, de son identité politique et de ses émotions.
Pourquoi ce texte maintenant ? Le 29 janvier 2024, nous avons été convoqués au GADA [le commissariat central d’Athènes ; NdAtt.] par la Sûreté de l’État, pour un entretien préliminaire dans le cadre de l’affaire concernant un incendie criminel au Secrétariat général des systèmes d’information, à Moscháto, qui a eu lieu le 10 octobre 2021 [voir ici ; NdAtt.]. Déjà à cette époque, nous étions considérés comme des suspects et nous avons été convoqués pour donner aux flics des explications sur l’affaire. Un an plus tard, nous sommes maintenant convoqués en tant qu’inculpés dans cette affaire, avec le procès qui [s’est tenu] le 24 juin 2025, pour possession et utilisation d’engins explosifs, incendie criminel et pour avoir provoqué une explosion.
Naturellement, l’obsession des flics et des autorités judiciaires à notre encontre ne nous surprend pas. L’État essaye, par ces pratiques, de nous terroriser, nous et nos compas, en oubliant que, contrairement à eux, nous avons choisi la dignité comme compagnonne de route dans la vie.
En tant qu’anarchistes, nous choisissons d’écouter l’instinct de vie.
Nous choisissons d’être du côté de ceux/celles qui luttent pour un monde libre, sans exploitation des êtres humains ni de la nature.
C’est pourquoi nous sommes à nouveau poursuivis.
Lambros Vougiouklakis
Panagiotis Vougiouklakis
Fotis Daskalas





















































