Unravel / lundi 23 juin 2025
13 juin 2025
La nuit avant le spectacle « no kings » [les manifestations contre Trump du 14 juin ; NdAtt.], nous avons brisé les vitres d’un bureau de recrutement de la Garde nationale de l’armée de terre. Il est facile et amusant d’attaquer et normalement cela donne plus de résultats que de rester au coin d’une rue.
Après la guerre de Sécession, les autorités des États-Unis ont mis en place des milices capables de réprimer les émeutes ou de briser les grèves. Les milices d’État ont été reconstituées en une Garde nationale moderne. On a imposé une formation militaire et rigoureusement appliqué la discipline, y compris les inspections par des officiers de l’armée régulière. De plus, on a mis davantage l’accent sur le recrutement et des arsenaux ont été construits dans tout le Nord.
L’Association de la Garde nationale a vu le jour à Saint-Louis et, entre 1881 et 1892, chaque État a révisé sa législation militaire, pour assurer une milice organisée, que la plupart des États ont appelée Garde nationale.
La Garde nationale de l’Indiana [l’État où se trouve Bloomington ; NdAtt.] a participé activement au maintien de l’ordre aux frontières des États-Unis. Elle est toujours disponible pour réprimer les révoltes libératrices, en tirant violemment et de manière indiscriminée sur la foule, ou en dispersant la foule par des menaces théâtrales/coercitives de violence. Nous voyons leurs actions à Los Angeles, aujourd’hui, et lors des massacres de travailleur.es en grève, au cours de l’histoire, et des attaques contre les survivant.es de l’ouragan Katrina [qui a frappé le sud des États-Unis, notamment la Louisiane, en août 2005 ; NdAtt.]. Ils ont été déployés lors des soulèvements qui ont suivi la mort de George Floyd et de ceux de Ferguson. Bien sûr, à Ferguson, ce ne sont pas les policiers ni même la Garde nationale qui ont réussi à mettre fin aux émeutes, mais des activistes professionnels.
Il est important de se rappeler que, dans ce cycle de bouleversements sociaux, les émeutes peuvent être vécues comme une célébration, comme des libérations d’émotions, joyeuses et cathartiques : la police et les politiciens qui rentrent dans des zones d’émeute citent souvent cette atmosphère comme la chose qui les terrifie le plus. Mais les émeutes sont aussi motivées par la colère et la perte. Elles émergent comme une forme alternative de soin et de souvenir pour celles/ceux que la violence patriarcale de l’État a détruit.es : se soulever dans le deuil des enfant.es perdu.es et dans l’indignation pour la domination de la vie quotidienne. Elles peuvent être moches, sanglantes et effrayantes. Les émeutes sont communicatives, mais, contrairement à la protestation, elles ne visent pas à s’adresser à ceux qui sont au pouvoir, aux dirigeants ou à l’État ; elles sont plutôt une forme de communication directe et de transfert de connaissances entre ceux/celles qui sont en dehors des voies traditionnelles du pouvoir.
Solidarité avec les combattant.es de Los Angeles !
Solidarité avec les combattant.es anarchistes !





















































