Dark Nights / lundi 2 juin 2025
Nous revendiquons la double attaque, avec des engins incendiaires de faible puissance, menée à l’aube du 14 mai 2025 aux entrées des immeubles où habitent le député de Néa Dimokratía Maximos Charakopoulos et la racaille en uniforme de la Police nationale grecque Giannis Meidanis.
Nos actions n’ont pas du tout été un hasard, car elles sont un premier signe de solidarité agressive avec les personnes arrêté.es suite aux événements liés au Δ.Α.Π.-Ν.Δ.Φ.Κ. [un syndicat étudiant philo-gouvernement ; NdAtt.], à la Faculté de droit. Nous avons décidé que notre attaque devait avoir lieu quelques semaines plus tard. Cependant, nous avons trouvé nécessaire de la réaliser avant, à cause des événements, pour redéfinir le climat de peur que Chryssohoïdis [le ministre de la Protection du citoyen ; NdAtt.], en collaboration débridée avec les médias, veut inculquer, ainsi que pour renvoyer la peur au visage de ceux qui la font s’épanouir. Parce que, pour chaque visite que vous faites dans les maisons de nos compagnons et camarades, nous ferons une visite chez vous.
Une très fine couche de lumière unit le politique et le personnel, comme la lumière de l’aurore, au petit matin, où l’on ne sait pas quand la nuit se termine et le jour commence, où les frontières de l’une se confondent avec celles de l’autre. Notre aurore est le moment des explosions, quand nous avons donné à la nuit ses premières couleurs, dans l’espoir que quelque chose de nouveau surgisse, quand nous avons uni ces deux pôles (politique/personnel) par l’action. Mais, pour nous, le personnel ne s’arrête pas à l’individu, mais commence à partir de lui, ne se limite pas à ses logiques étroites, mais s’étend à partir de lui. Nous ne sommes pas seulement des individus, nous sommes ce pour quoi nous luttons, le passé nous a conduits au présent et notre présent à l’avenir. Nous sommes alors nos décisions ; ces messieurs ont consciemment décidé d’être du côté du parti des dirigeants et nous sommes consciemment contre eux. Mais que se passe-t-il quand vos rôles sociaux suppriment notre individualité et notre évolution collective ? C’est à ce moment-là qu’arrive la résistance, c’est à ce moment-là que commence la guerre. Un fil ténu nous relie aux luttes d’hier et nous continuons afin que les luttes de demain aient un point où se tenir, afin d’évoluer.
Donc,voilà, un député et un flic, l’un représente/exerce le pouvoir exécutif et l’autre impose par la répression l’autorité de la direction politique du jour. Ensemble, ils constituent deux des quatre piliers de l’appareil d’État (les deux autres : le pouvoir législation et la propagande) ; les raisons de frapper ces cibles au fil du temps et en permanence sont pour nous évidentes. Mais, aujourd’hui, nos raisons sont concrètes et analysées en particulier. Notre planification stratégique consiste à faire justice pour le crime de Tempé*, pour lequel notre sentiment intime de la justice vous a trouvés coupables et ceci est un premier aperçu de votre « condamnation ». On dit ça et là que vous avez placé le chef de gare à ce poste, on dit que tu as été de connivence avec ton frère, Agapios Charakopoulos, à l’époque directeur du service de police de Larissa, qui a personnellement pris en charge la protection du lieu de l’incident, qui a permis que la scène du crime soit modifiée et qui a été promu brigadier général en récompense de son excellent travail pour couvrir votre gouvernement. Vous soutenez politiquement des criminels et continuez à défendre, sans remords, la ligne de votre parti. Il n’y a pas quelque chose de ça, Maximos ? On dit que là où il y a de la fumée, il y a du feu, et dans ton cas, il y avait sûrement les deux. Nous t’avons entendu dire que tu ne pouvais plus respirer, que tu t’es réveillé dans la fumée et les flammes et que tu avais peur d’être blessé. Que pourraient dire les 57 personnes qui se trouvaient dans les premiers wagons des trains, espèce d’ordure ? Que peuvent-ils/elles dire celles/ceux qui vivront avec le cauchemar de cette nuit-là, qui les hantera à jamais ? Avec l’odeur de chair brûlée et l’image des membres sectionnés gravée à jamais dans leur mémoire ? Que peuvent dire les parents, alors qu’ils/elles essaient de se calmer, mais vous et votre sale bande leur en empêchez ? Que pouvons dire, nous tou.tes, qui savons que nous aurions pu être dans ce train, cette nuit-là ? Nous aurions pu, parce que nous reconnaissons la place de notre classe sociale dans cette société.
Vous nous montrez du doigt et dites que ces choses n’ont pas leur place dans une « démocratie », que vous êtes plus forts, que tous ces éléments criminels et terroristes seront arrêtés. Dans votre démocratie, à vous et à vos amis, rien d’autre n’a sa place, parce que vous vous en êtes assurés, car vous n’existeriez pas sans imposer votre système social et vous le savez. C’est pourquoi vous avez protégé ce système complexe et apparemment impénétrable, avec toutes vos forces. Ces mécanismes étaient évidents dès les premières heures, quand vous avez commencé à tisser votre plan de dissimulation. Devons-nous parler du montage du dialogue entre le chef de gare et l’ingénieur, qui a été créé à partir du premier service journalistique et relayé dans tous les médias de propagande de masse ? Des portes cassées et des enregistrements vidéos manquantes ? Du carburant ? Des découvertes effectuées par des think thank de droite ? Des contrats inachevés, alors qu’on remettait en question sans vergogne la sécurité, par le biais du ministre des Transports Kostas Karamanlis ? Des réparations en bordure de la ligne ? Des procureurs, qui envoyaient les parents chez des prêtres ? Tout cela et bien plus encore a été mis en œuvre par votre coterie, dans votre tentative de vous en sortir.
Ce meurtre est un énième crime d’État dans une longue liste, que ce soit dans le domaine de l’esclavage salarié, comme la mort de travailleur.euses portuaires au service d’armateurs qui gagnent des millions, ou dans les hôpitaux, où les travailleur.euses de la santé luttent, avec des ressources minimales, pour sauver des vies qui sont perdues à mesure que le Service national de santé manque de plus en plus de personnel, ou des crimes comme celui de Pýlos**, avec ses politiques anti-immigration assassines et les meurtres de migrant.es par les ordures de la police, dans les cellules ou dans les rues. Ce sont tous des meurtres qui tournent autour de l’autel du profit et de la survie des puissants.
Le moment est donc venu d’écraser les bâtards qui nous oppriment avec leur hégémonie politique, ceux qui nous montrent jour après jour la façade la plus violente du pouvoir institutionnalisé. Des gens insolents, des crapules et des fanfarons comme Maximos, qui se plaint, qui, en crachant des conneries humanistes, parle de « défendre » les citoyens faibles des voyous qui empoisonnent la société, dans le but de se victimiser. Ton apitoiement sur toi-même nous rend malades, alors que quand tu, avec ton frère, ouvrais la voie à la mystification de l’assassinat des 57 personnes mortes à Tempé, tu ne montrais aucun trouble. Tu parles de terroristes et nous sommes d’accord avec toi, car, pour nous, cela fait partie intégrante de notre action, de vous restituer autant que possible la douleur et la violence que vous nous avez causées et de vous terroriser jusqu’à la terreur la plus totale. Car la seule véritable justice est celle qui vient des mains de la guérillera urbaine.
Le choix d’une double attaque indique que notre ciblage ne se limite pas seulement aux événements actuels et à la recherche de responsables temporaires, mais qu’il fait partie du modèle intemporel de la contre-attaque contre l’État, le capital et le pouvoir. Nous devenons l’attaque directe, la main armée qui n’attend pas d’être mordue pour s’armer, mais qui frappe la première, si elle le juge nécessaire. Nous devenons la prévention et le remède à la fois, face à une réalité malade, en frappant le député individuel et son protecteur en uniforme, là où ils se sentent le plus en sécurité. Chez eux. Il est temps que le mouvement anti-autoritaire réapparaisse comme une menace, dans la sphère publique, avec des attaques de faible ou grande intensité contre le monde du pouvoir. Nous devons être à la hauteur de notre identité politique. Nous répondons aux vagues répressives par des vagues incendiaires et à la pression de l’État par une plus forte pression de notre part.
Nous sommes en train de construire, ici et maintenant, un autre monde, en rupture avec l’existant. L’autoritarisme organisé, qu’il s’agisse de la protection de la propriété ou du monopole de la violence, nous trouvera toujours face à lui. L’État est le meilleur moyen de préserver la propriété individuelle, le système d’injustice et d’inégalité. Mais c’est l’harmonie de l’évolution organique qui crée la variété des couleurs et des formes. C’est ce que nous admirons dans la fleur. L’action organisée de personnes unies dans un esprit de solidarité, de sorte que, à un moment donné, la peur change de camp et que, un jour, elle cesse d’exister.
PS : Nous dédions cette action, en tant qu’hommage, aux individus qui ont récemment perdu la vie pendant leurs actions, en choisissant de parcourir les chemins de la guérilla urbaine.
KYRIAKOS XYMITRIS PRÉSENT
SNIZANA PARASKEVAIDOU PRÉSENTE
Et, en même temps, à tou.tes celles/ceux qui ont porté le lourd fardeau de l’histoire.
PAS DE DÉTENTION PRÉVENTIVE POUR CEUX/CELLES QUI SONT ACCUSÉS DES ÉVÉNEMENTS DE LA FACULTÉ DE DROIT, VOUS NOUS TROUVEREZ TOUJOURS FACE À VOUS.
SOLIDARITÉ AVEC LES SQUATS
UN SIGNE DE SOLIDARITÉ OFFENSIVE À TOU.TES LES COMPAS EMPRISONNÉ.ES
FORCE À MARIANNA ET DIMITRA
RIEN N’EST FINI. TOUT CONTINUE
Bande de solidarité offensive
[Συμμορία επιθετικής αλληλεγγύης]
Notes d’Attaque :
* le 28 février 2023, à Tempé, près de Larissa, il y a eu une collision entre un train de voyageur.euses et un train de marchandise, qui a provoqué la mort de 57 personne et des dizaines de blessé.es.
** Dans la nuit du 13 au 14 juin 2023, un bateau avec quelques 750 migrant.es a chaviré au large de Pýlos, sous les yeux des garde-côtes grecs, et plusieurs centaines de personnes sont mortes.






















































