Massa (Italie) : L’Inquisition travaille

La Nemesi / lundi 7 avril 2025

L’Inquisition travaille.
Des requêtes allant des cinq ans et six mois aux sept ans de prison, pour les inculpés du procès de Massa, issu de l’opération Scripta Scelera.

Mardi 1er avril a eu lieu à Massa l’une des audiences les plus importantes du procès contre quatre anarchistes sous enquête dans l’opération Scripta Scelera, à cause de la création et de la diffusion du bimensuel anarchiste internationaliste Bezmotivny. À partir de midi, sur la place Palma, il y a eu des interventions faites à la sono et une diffusion de tracts et à 15 heures les compagnons solidaires présents sont entrés dans la salle.

Au cours de l’audience, le procureur Manotti, de la Direction anti-mafia et antiterrorisme du district de Gênes, a prononcé son réquisitoire et ensuite il a exposé ses requêtes de condamnation des inculpés, en ce qui concerne les deux chefs d’inculpation : provocation aux crimes et délits, avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme (et aussi d’apologie de délits de terrorisme) et offense à l’honneur ou au prestige du Président de la république. En revanche, il n’a pas demandé de condamnations pour la circonstance aggravante d’avoir perpétré les faits par le biais d’instruments informatiques ou télématiques.

Voici les requêtes : sept ans de prison pour Gino, six ans pour Luigi (avec la révocation de la suspension de la peine pour une ancienne condamnation, qui lui avait été infligée par le tribunal de Ravenna), cinq ans et six mois chacun pour Gaia et Paolo. Mardi 8 avril, toujours à 15 heures, au tribunal de la place De Gasperi, il y [a eu] l’audience avec les plaidoiries de la défense et la sentence.

Avant de faire quelques courtes réflexions, nous rappelons que ce procès – à l’exception du délit d’association subversive, dont ils étaient accusé au début – concerne quatre inculpés, ceux pour lesquels, en janvier 2024, a été ordonné ce procès avec jugement immédiat et qui se trouvaient à l’époque aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions, tandis que, pour les autre six inculpés, la procédure est encore dans la phase d’enquête.

Depuis beaucoup de temps, l’appareil répressif essaye avec acharnement de « stopper » les anarchistes. Avec les procédures qui se sont suivies au fil des années, contre des journaux, on nous « reproche », en substance, d’être ce que nous sommes et en particulier avec Scripta Scelera l’État voudrait frapper l’agitation et la propagande anarchiste. La volonté éhontée de faire taire les publications révolutionnaires, ainsi que de diaboliser les actions d’attaque contre l’État et le capitalisme, montrent la vraie essence du visage permissif de l’État et de ses « libertés d’expression », notamment en temps de guerre. Sept ans de prison uniquement pour avoir publié un journal – la soixantaine de numéros de Bezmotivny ; à notre connaissance, il s’agit de la requête de condamnation la plus haute qui a jamais été faite, dans un procès contre les anarchistes, par rapport à ceux qui, objectivement, sont des « délits d’opinion ». Les idées anarchistes sont évidemment dangereuses, parce qu’elles débordent d’une urgence de vie, parce qu’elles exhortent à ne pas passer notre existence à genoux, parce qu’elle parlent de la volonté de bouleverser radicalement ce vieux monde, parce qu’elles suggèrent une méthode de lutte, parce que…

Quoi dire d’autre ? L’avertissement de la nouvelle inquisition, chapeautée par les parquets antiterrorisme et par la police préventive, est évident : devant la conjugaison théorique-pratique de l’anarchisme, soit le silence, soit la condamnation. Pourtant, s’ils essayent de nous convaincre que tout ça n’en vaut pas la peine, ils se sont vraiment trompés…

3 avril 2025

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