Prison de Korydallos (Grèce) : Des nouvelles des conditions de santé de Marianna M.

de.indymedia.org [traduit de la version anglaise] / mercredi 19 février 2025

forêt de Hambach – novembre 2024

Le 31 octobre 2024, suite à une explosion dans un appartement du quartier Ambelókipi, à Athènes, le compagnon anarchiste Kyriakos Xymitiris est tombé dans la bataille pour la libération sociale et de classe et la compagnonne anarchiste Marianna M., qui se trouvait aussi dans l’appartement, a été gravement blessée et hospitalisée pendant deux semaines à l’hôpital Evangelismós.

Pendant les semaines où Marianna M. est restée hospitalisée, elle a été surveillée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par des policiers de l’antiterrorisme, dans l’unité de soins intensifs, ce qui donnait lieu à des regards et des commentaires constants, même lors de ses moments les plus intimes. Cela a privé Marianna de son intimité et de son droit à être traitée comme une patiente, à un moment où elle n’avait pas encore été arrêtée. Pendant qu’elle était encore inconsciente, les policiers de l’antiterrorisme ont ordonné qu’un échantillon de sang soit prélevé, pour une analyse ADN, ainsi que ses empreintes digitales, sans son consentement. L’enquêteur de l’unité antiterroriste n’a pas hésité à intervenir dans son traitement médical, en essayant de faire pression sur la compagnonne pour qu’elle témoigne, malgré le fait que son état physique et psychologique ne le permettait clairement pas.

Un jour seulement après sa deuxième opération (le 15 novembre) et alors qu’elle était encore blessée, avec des points de suture et des plaies ouvertes sur le visage, son hospitalisation a été interrompue et elle a été amenée à la prison pour femmes de Korydallos. La compagnonne ne pouvait pas marcher ni tenir bien débout, elle se sentait étourdie et souffrait à cause de l’anesthésie et de l’intervention chirurgicale qu’elle avait subies la veille. Une semaine après son arrivée à Korydallos, elle a été emmenée à l’hôpital, mais uniquement pour retirer ses points de suture.

Dans cette situation, la direction de l’hôpital Evangelismós, sur ordre du 22ème enquêteur officiel de l’unité anti-terroriste, a approuvé sa sortie. La compagnonne a été transportée dans une prison sans aucun soin hospitalier ni traitement approprié. Elle a été privée de soins médicaux et de médicaments, bien qu’elle ne soit pas complètement rétablie.

Derniers développements

À ce jour, la torture de la compagnonne Marianna, blessée, continue, dans la prison de Korydallos. Dès les premiers jours, elle n’a pas reçu les antibiotiques nécessaires, ni les antidouleurs, les gazes et d’autres matériels dont elle avait besoin. Elle a été obligée de rester dans une cellule sale, pleine de cafards, sans aucune bonne condition d’hygiène ni de vie. Un mois et demi plus tard, elle a été obligée, avec le reste des accusé.es, de subir un prélèvement obligatoire d’ADN, de la part l’unité antiterroriste, à l’intérieur de la prison. À ce jour – trois mois plus tard – les examens complémentaires (surtout la tomodensitométrie) demandés par des médecins externes et par les médecins de l’hôpital Evangelismós n’ont pas été effectués, ni même commencés. La tomodensitométrie est essentielle, à cause de l’hématome cérébral, qui lui cause encore des vertiges et d’autres risques de problèmes neurologiques. Mais le médecin de la prison lui a dit qu’elle pourrait passer un scan seulement si elle avait une crise d’épilepsie.

De plus, du liquide s’est formé dans l’articulation de son genou, ce qui l’empêche de le plier correctement, de marcher ou de se tenir debout sans soutien. Marianna a subi des lésions nerveuses et des problèmes neurologiques sont apparus, qui ont porté à un dysfonctionnement de son œil. Son œil n’est toujours pas guéri, ce qui l’expose à un risque constant d’infection, à cause de son incapacité à le fermer correctement et de son impossibilité à accéder aux soins médicaux nécessaires. Elle a déjà eu une infection oculaire et une infection aux points de suture sur sa poitrine.

Dans cette situation critique, son dossier médical est arrivé de l’hôpital seulement deux mois et demi plus tard et, bien que maintenant elle ait fait la tomodensitométrie à son genou, elle n’a toujours pas de diagnostic médical approprié ou cohérent, de traitement régulier ou d’accès à toutes les tomodensitométries dont elle a besoin, puisque les responsables considèrent les lésions neurologiques comme des problèmes uniquement esthétiques. Ses soins quotidiens et l’assistance lui sont assurés par sa codétenue, la compagnonne Dimitra Z., ainsi que par les tentatives des membres de sa famille de faire venir des médecins externes dans la prison.

L’administration de la prison pour femmes de Korydallos, le 22ème enquêteur et l’hôpital Evangelismós, avec le primaire Grigoropoulos Anastasios et son adjoint Bati Veniamin, sont entièrement responsables des risques graves pour la santé et du rétablissement incomplet de la compagnonne blessée Marianna M.

Tout cela nous rappelle les innombrables meurtres et tortures de prisonnier.es, à cause du manque de soins médicaux, les innombrables migrant.es assassiné.es et torturé.es chaque jour dans les centres de détention et les postes de police du monde entier. Il est clair, encore une fois, que l’appareil d’État essaye de se venger de tou.tes ceux/celles qui résistent et qui contestent son monopole du pouvoir et sa violence.

Mais nous nous rappelons aussi les nombreuses luttes et révoltes menées par les prisonnier.es et les détenu.es dans les prisons et les centres de détention du monde entier – des individus qui ont donné leur vie pour réclamer leurs droits et les soins nécessaires, à l’intérieur et à l’extérieur des cellules de la démocratie.

Il est crucial d’agir contre ce traitement de la compagnonne Marianna et de toutes les personnes emprisonnées qui sont soumises à de telles tortures. De telles impositions, de la part du pouvoir de l’État et du capital, sont indéniablement une forme de torture. Tout ce qu’il arrivera à Marianna aura des conséquences et cela ne restera pas sans réponse.

Liberté pour Marianna – liberté pour elles/eux tou.tes !

Assemblée berlinoise en mémoire de Kyriakos X.
et en solidarité avec les personnes emprisonnées dans l’affaire d’Ambelókipi

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