Berlin/Grünheide (Allemagne) : La ligne ferroviaire et une antenne-relais sabotées

de.indymedia.org / mercredi 12 février 2025

Il y a exactement un an, la forêt de Grünheide a été occupée, pour empêcher l’extension de la Gigafactory de Tesla. Après presque neuf mois d’existence, l’occupation a finalement été expulsée en novembre dernier, sous le prétexte, cousu de fil blanc, d’une enquête pour possession d’armes. Juste après, sur ordre de la Deutsche Bahn [la SNCF allemande ; NdAtt.], qui doit construire des voies ferrées et une gare de fret pour l’extension de la Gigafactory. les pelleteuses sont arrivées et ont tracé une tranchée de dévastation dans la forêt. Entre-temps, contre la volonté de la population de Grünheide, Tesla a obtenu l’autorisation d’agrandir l’usine et un nouveau contrat pour l’eau, qui permet à l’entreprise de déverser encore plus de déchets toxiques dans les eaux usées.

En quelques mots : tout va bien pour les techno-fascistes et le fan de l’AfD, Elon Musk.

Mais nous ne resterons pas à regarder ces évolutions sans rien faire. La lutte contre Tesla a déjà donné lieu à de nombreux moments merveilleux de résistance et elle a montré que, par la combinaison de méthodes différentes, même l’une des entreprises les plus puissantes du monde peut être mise à genoux, au moins de façon temporaire. Nous voulons continuer sur cette voie.

Tôt ce matin, nous avons interrompu la ligne ferroviaire par laquelle des milliers d’ouvrier.es de Tesla sont transporté.es chaque jour de la capitale à Grünheide, ainsi que du pétrole et du gaz de l’est vers l’ouest, et mis le feu à une antenne-relais à proximité immédiate du puits des câbles du chemin de fer. Ce sabotage est dirigé contre Deutsche Bahn et Tesla, les deux principaux responsables de l’expulsion et du défrichage de la forêt, ainsi que contre l’infrastructure qui constitue l’épine dorsale de la domination numérique et du contrôle.

Nous sommes conscient.es que les atteintes à la nature provoquées par ces entreprises à Grüneheide ne sont qu’une partie insignifiante de la destruction que le complexe technologique-industriel, et la production de véhicules électriques qui en dépend, provoquent dans le monde entier. L’accaparement des terres, la prédation, la pollution de l’environnement et l’exploitation brutale de la force de travail humaine accompagnent toujours l’extraction des matières premières et les infrastructures de transport que celle-ci nécessite. Les minéraux tels que le lithium, le cobalt, le cuivre, etc., qui sont nécessaires en quantités énormes, pour fabriquer des batteries pour voitures et d’autres technologies clefs de la transition énergétique, qui nous font croire que le développement durable est possible, ne sont cependant disponibles qu’en quantité limitée et leur accès est disputé. Même chose pour les produits high-tech tels que les puces électroniques, qui sont intégrées dans tous les appareils technologiques imaginables et ne sont produites que par une poignée d’entreprises dans le monde. Les tensions géopolitiques qui en résultent pourraient bientôt transformer les guerres commerciales actuelles en vrais conflits armés. La transformation « verte » tant vantée, qui suit imperturbablement le mantra capitaliste du « plus vite, plus haut, plus loin », non seulement attise le réchauffement climatique et les catastrophes qui y sont liées, mais, en combinaison avec d’autres facteurs, a aussi le potentiel de conduire à nouveau l’humanité au bord de l’abîme d’une guerre globale. Cependant, elle risque de devenir aussi permanente que les crises capitalistes elles-mêmes. Les techno-fascistes comme Elon Musk profitent de ces développements et, de manière étonnante, servent de charnière idéologique entre la foule raciste dans la rue, l’extrême droite dans les parlements et les élites économiques progressistes qui adorèrent la technologie comme une panacée pour sauver la civilisation. Face à la guerre et à la crise, le (néo)fascisme et le capital se donnent à nouveau la main et forment une alliance dangereuse qui rappelle les périodes les plus sombres de l’histoire.

Deutsche Bahn et Tesla/SpaceX font partie des nombreuses entreprises qui profitent à la fois de la catastrophe écologique et d’un scénario de guerre imminent. D’une part, parce que le récit d’une « économie verte » reste tenace malgré tout et sert pour booster leurs affaires, avec sa prétendue durabilité. D’autre part, parce que ces deux entreprises, à cause de leurs infrastructures et de leurs applications technologiques, jouent un rôle important dans la logistique de guerre des États de l’OTAN, qui ne cessent de faire tourner la roue de l’escalade, dans le bras de fer mondial, pour défendre la suprématie occidentale et pouvoir poursuivre sans encombre l’asservissement colonial du Sud global. Y compris par la guerre, si nécessaire.

Pas avec nous – Pas de repos pour les profiteurs de la guerre et de l’écocide !

Salutations aux antifascistes incendiaires de Tesla aux États-Unis et à Dresde !

Amour et force pour les prisonnier.es et ceux/celles qui sont en cavale !

 

D’ailleurs, aussi d’autres entreprises, qui ont participé à l’expulsion en louant des engins de construction ou qui s’enrichissent avec l’extension de la Gigafactory, seront sûrement heureuses de recevoir de la visite :

• Matthäis Bauunternehmen GmbH & Co
• STRABAG
• Boels
• HKL Baumaschinen

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