Le Populaire du Centre / dimanche 2 février 2025
C’est une première en Nouvelle-Aquitaine. Mercredi 29 janvier, la fédération départementale des chasseurs de la Haute-Vienne et la gendarmerie ont « formalisé » leur partenariat noué depuis plusieurs années autour d’une convention officielle*.
« Je souhaite depuis plusieurs années que la fédération et la gendarmerie s’associent, a assuré le président de la fédération des chasseurs du département, Christian Lafarge. La chasse se pratique en milieu rural et la gendarmerie représente la loi dans ce milieu. »
Des « sentinelles de la nature » qui s’associent sur le terrain. Les chasseurs qui découvrent une infraction à l’environnement pourront désormais transmettre toutes les informations aux gendarmes qui mèneront l’enquête. « Nous souhaitons renforcer ces liens et les inscrire dans la durée dans la lutte contre les atteintes à l’environnement. Les chasseurs font partie de la chaîne et sont des interlocuteurs indispensables, par exemple lors d’une disparition ou lors de la découverte d’un dépôt sauvage. Ils peuvent alors nous fournir des éléments fiables », assure la colonelle Dorothée Cloitre, en charge du groupement de gendarmerie de la Haute-Vienne.
Gendarmes et chasseurs s’appuieront donc sur les connaissances de chacun pour « défendre la nature et préserver le vivre ensemble ». « Les présidents des ACCA auront pour interlocuteurs principaux les 50 référents environnement de la gendarmerie, répartis dans chaque brigade du département », détaille la colonelle. Des formations conjointes seront également organisées entre militaires et pratiquants de ce sport loisir.
Dans le viseur de la fédération des chasseurs, les actes de braconnage qui se multiplient face à l’absence de police de la chasse dans le département, selon le président : « Les chasseurs connaissent le territoire et les secteurs sensibles. En Haute-Vienne, nous ne disposons plus de police de chasse. L’Office français de la biodiversité ne détient plus de pouvoir de police et ses activités concernant la chasse représentent seulement 10 % de son activité. Avec la gendarmerie, nous pouvons travailler sur ces affaires. »
Des incivilités en augmentation
Christian Lafarge a par ailleurs tenu à rappeler l’augmentation des incivilités et des agressions, verbales et physiques, à l’encontre des chasseurs : « Les chasseurs sont décriés et les agressions se multiplient, il faut que cela cesse. On ne doit plus aller faire une partie de chasse la peur au ventre, alors que ce doit être un moment de plaisir. La sécurité à la chasse est une priorité à la fédération. »
« Les contrôles vont se multiplier pour garantir une chasse plus respectueuse. L’année dernière, aucune infraction n’a été constatée parmi les chasseurs par la gendarmerie », rappelle la colonelle Dorothée Cloitre.
* Note d’Attaque : des partenariats officiels de ce type existent aussi dans d’autres départements, comme par exemple dans l’Oise.