Freedom / vendredi 20 décembre 2024
Roman Shvedov avait été condamné à seize ans de prison – les autorités affirment qu’il s’est suicidé
Le 18 décembre, le tribunal militaire de Rostov a condamné l’anarchiste Roman Shvedov à seize ans de colonie pénitentiaire, pour avoir attaqué un bâtiment administratif pour protester contre la guerre en Ukraine. Cinq heures après sa condamnation, Shvedov a été retrouvé mort, dans sa cellule, par un surveillant de la prison. L’explication officielle des autorités russes est le suicide. Toutefois, on ne sait pas exactement ce qui s’est réellement passé, car, à ce jour, il y a très peu d’informations.
L’État russe a accusé Shvedov d’avoir jeté un bidon d’essence dans un bâtiment administratif du district de Zimovniki, dans la région de Rostov, en septembre 2022. Selon la police secrète russe, il l’a fait pour « déstabiliser les autorités, influencer leurs décisions et protester contre l’opération militaire spéciale [la définition officielle russe de l’invasion à large échelle de l’Ukraine ; NdAtt.] et la mobilisation en Russie ». Il a été condamné pour terrorisme, dans une nouvelle tentative de faire peur à ceux/celles qui envisagent de continuer à résister à la guerre. En 2023, Shvedov a refusé tout soutien juridique de la part de Solidarity Zone et il a suggéré qu’« il pourrira en prison et qu’il n’y a rien à faire pour l’aider ».
OVD Info, une organisation russe de défense des droits humains, reporte qu’en septembre 2024 il y avait au moins 1116 affaires pénales contre des dissident.es anti-guerre. Selon un rapport récent de l’ONU, « depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, en février 2022, la torture est devenue un outil d’oppression systématique, cautionné par l’État, utilisé pour contrôler et étouffer la dissidence et attaquer les fondements des droits humains et de l’espace civile en Russie ».
Nikita Ivansky