reçu par mail / jeudi 19 décembre 2024
Il était une fois un lutin exploité,
usé par le travail dans la fabrique à cadeaux,
révolté par ce monde de spectacles et d’enclos.
De l’usine de noël il était prisonnier.
Par un soir de décembre le lutin s’est enfuit,
il a gagné la ville dans le noir de la nuit.
Finie l’exploitation, à bas la production
plus qu’un mot à la bouche : la révolution.
Mais alors qu’il profitait de sa nouvelle condition
dans la rue soudainement se fige son attention :
là, là, et encore là, des encarts publicitaires…
sa colère et sa rage bientôt le rattrapèrent.
« Grrr Grrr », se dit le lutin,
hors de ma vue ces horreurs lumineuses,
hors de ma vie ces images calomnieuses !
Votre société j’en ai plein le dos
et pour lutter contre elle, il n’y a pas que les mots.
Ces panneaux sont en verre ? Trêve de bavardage :
je vais mettre dès maintenant tout mon coeur à l’ouvrage !
Alors sur le boulevard Leroy cette nuit-là
le lutin à cassé 8 panneaux dans le froid.
Et il chantait :
« quand le verre pleut, ça va bien mieux
quand le verre casse, noël trépasse »
La légende raconte que l’aventure de ce lutin n’est pas une histoire isolée. D’autres parviendraient parfois lors de nuits brumeuses à quitter la route de l’usine et à emprunter des chemins de liberté, dont les panneaux publicitaires font les frais.
Caen, décembre 2024.