Le Parisien / samedi 16 octobre 2024
Les faits se sont produits à 4h31, très précises, et n’ont duré qu’une minute. C’est à ce moment-là que l’alarme anti intrusion de la permanence de David Magnier, député Rassemblement national (RN) de la 7e circonscription de l’Oise, a retenti. « Elle était sous vidéoprotection. On voit sur les images un individu (vêtu d’un sweat à capuche) avec une barre de fer ou une batte de base-ball briser une à une toutes les vitres. Il est venu tout saccager. », déplore le parlementaire qui doit déposer plainte ce samedi matin.
La permanence avait ouvert fin juillet, après les élections législatives au 14, rue Charles-de-Gaulle à Clermont, l’ancien local de Meilleurtaux.com. « Il y avait déjà du monde qui y venait, mais beaucoup d’habitants ne savaient pas vraiment où elle se situait exactement, alors, il y a deux jours, on a fait floquer toutes les vitres avec mon nom et ma photo. », souligne l’élu. David Magnier a été prévenu dans la foulée du saccage par la société de sécurité. Le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Clermont est intervenu quelques minutes plus tard.
« Il n’y avait ni tag, ni message de revendication. Ça a été fait juste pour le plaisir de casser, commente le député. Je ne suis pas le seul député à avoir sa permanence saccagée. Tous les partis sont concernés… Mais aujourd’hui, les personnes qui sont opposées à nous, n’hésitent plus. On a quand même 11 millions d’électeurs (lors du second tour des dernières législatives) mais il n’y a plus aucun respect de la démocratie. Agressions verbales et physiques sont régulières. J’ai eu un appel de madame la préfète de l’Oise pour m’apporter son soutien dès 5 heures du matin. »
Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur s’en est ému ce samedi matin sur le réseau social X (ex-Twitter). Pour lui, « cette violence contre les élus est une honte absolue et devrait tous nous révolter », affirme-t-il. « La démocratie, c’est le débat et l’acceptation du désaccord. »
S’il ne cache pas « une colère intérieure », David Magnier, a décidé de maintenir l’inauguration de sa permanence ce samedi à 16 heures. « Plus de cinquante personnes sont attendues, je ne veux pas tout annuler. Je vais aller déposer plainte et on recommencera tout depuis le début. »
Frédéric Trinh, procureur de la République de Beauvais, confirme que « le parquet a ouvert une procédure judiciaire du chef de dégradations de biens aggravées confiée à la brigade de recherches de Clermont. Les investigations sont en cours pour identifier le ou les auteurs de faits particulièrement sensibles lorsqu’un élu est visé. »
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Mise à jour du 21 octobre :
Le Parisien / dimanche 20 octobre 2024
[…] David Magnier, le député Rassemblement national de la 7e circonscription de l’Oise, déposera plainte une nouvelle fois ce lundi matin. Dimanche, vers 11 heures, une bouteille remplie d’un mélange d’acide et d’aluminium a été jetée dans la cour arrière de sa permanence parlementaire, située rue du Général-de-Gaulle.
« La compression de ces deux éléments entraîne une réaction chimique qui fait exploser la bouteille. Heureusement qu’il n’y avait pas de clous dedans. Il n’y a pas eu de dégât et personne n’a été blessé. Mais il y a des habitations toutes proches et cet acte, s’il avait réussi, aurait pu être catastrophique », explique l’élu. C’est l’agent de sécurité qui assure la surveillance du local qui a entendu une déflagration et a averti la gendarmerie. Les techniciens de l’identité criminelle ont été requis pour réaliser les différents relevés afin de fournir des preuves matérielles aux militaires de la brigade de recherche de la gendarmerie de Clermont, en charge de l’enquête.
Si David Magnier parle d’actes au pluriel, c’est parce qu’il a été directement visé par des actions malveillantes à plusieurs reprises ce week-end. Samedi après-midi avait lieu l’inauguration de sa permanence, dans l’une des rues principales de la commune. Un évènement qui était annoncé et auquel étaient conviés une cinquantaine d’invités. Quelques heures auparavant, vers 4h30 du matin, vêtu d’un sweat-shirt à capuche, un homme a brisé l’ensemble des vitres de la devanture. L’élu les avait fait floquer deux jours auparavant aux couleurs de son parti, avec son nom et des photos de lui accompagné de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
[…] « Le ou les auteurs s’imaginaient peut-être que j’allais reculer et annuler mon inauguration, eh bien non, je la maintiens », avait averti David Magnier quelques heures après cet acte de vandalisme. L’inauguration s’est donc déroulée sous haute surveillance. Police municipale, force de gendarmerie et militaires en civil encadraient les abords du local. Tout se passait dans le calme, quand vers 17 heures, une voiture a ralenti devant les invités et les collaborateurs du député. Les occupants les ont alors menacés et insultés. « J’ai donc une nouvelle fois porté plainte. On ne peut pas laisser passer pareils agissements. Je ne suis pas le seul politique à vivre ça, cette délinquance anti élus ne doit pas se banaliser. »