Prison de Rancagua (Chili) : Des mots de Francisco Solar

Boina Acrata / mardi 20 août 2024

Des mots de Francisco Solar, dans le cadre de la semaine d’agitation internationale pour le sortir de l’isolement, du 10 au 17 août 2024

Il est important de comprendre que, dans différentes parties du monde, le Pouvoir est en train d’utiliser l’isolement comme un régime interne à la prison visant à combattre l’anarchisme d’action, en utilisant les mesures les plus dures prévues par les systèmes pénitentiaires, dans le but d’anéantir une fois pour toutes les idées et les pratiques qui sont ennemies de toute forme d’autorité. Ce n’est pas nouveau. Au cours de l’histoire, les moments où les États ont décidé d’en finir avec l’anarchisme sont nombreux, mais ils n’y sont jamais parvenus.

C’est maintenant notre tour, non seulement d’empêcher que l’autorité atteigne son but d’anéantissement, mais d’arriver à en sortir plus fort.es, en créant des conditions et des moments qui feront trembler les puissants.

Dans ce sens, la solidarité révolutionnaire joue un rôle déterminant, dans la mesure où elle sait qu’en frappant le Pouvoir et en créant des instances autonomes de lutte, elle brise en quelque sorte l’isolement.

Une solidarité révolutionnaire qui ne voit pas le/la prisonnier.e comme un individu inactif, avec lequel il faut se solidariser de manière indiscutable, mais comme un.e compa qui continue à faire partie de la lutte et qui est donc actif.ve dans l’échange d’idées sur les différentes initiatives qui sont menées.

J’envoie une accolade chargée de complicité à tous les groupes et individualités qui portent implicitement la solidarité révolutionnaire dans leurs luttes quotidiennes. Qui, à tout moment, de manière persistante et obstinée, affrontent cette société qui, pour se perpétuer, a besoin de prisons, de contrôle, de prédation et d’exploitation. Qui conspirent et inventent de nouvelles façons de diffuser la propagande anarchiste, en menant des attaques et en se solidarisant avec les compas emprisonné.es. Une grande accolade à eux/elles tou.tes.

Avec Luciano Pitronello* dans mes souvenirs. Un compagnon, un guerrier, qui n’a jamais vacillé. Qui, de manière acharnée et obstinée, a lutté par tous les moyens pour construire des espaces de liberté et détruire l’autorité.

Liberté pour les prisonnier.es anarchistes et subversif.ves !
Luciano Pitronello vit dans chaque attaque !

Que le prisons explosent !
Vive l’anarchie !

Francisco Solar
Prison La Gonzalina, Rancagua
Août 2024

 

* Note d’Attaque : le compagnon Luciano Pitronello, dit Tortuga, est décédé le 11 août, des suites d’un accident de travail. Le 1er juin 2011 (alors qu’il était en cavale car recherché suite à l’opération répressive connue comme Caso bombas), il avait été gravement blessé par l’engin explosif qu’il était en train de placer devant une banque, à Santiago. Il a perdu une main et subi d’autres blessures. Après une longue période passée à l’hôpital (aux arrestations) et en détention préventive, à l’issue d’un procès qu’il a affronté de manière combative, il a été condamné à 6 ans de liberté conditionnelle.

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