Act for Freedom Now! / dimanche 18 août 2024
L’AUTORITÉ TIENT TOUT LE MONDE DANS SON ÉTAU. Elle distribue des miettes à travers une charité humiliante et un esclavage robotisé. Sans rien, plus, à garantir, les techniciens au pouvoir ne promettent que des crise et des urgences – et bientôt la guerre. Sous prétexte de défense contre les féroces attaques des dernières semaines, ils ont renforcé leur arsenal de contrôle social contre nous tou.tes.
PENDANT CE TEMPS, DES ATTAQUES RACISTES ONT LIEU EN PLEIN JOUR. Leurs auteurs ciblent les « immigré.es » (ou toute personne qu’ils qualifient comme tel.le), les maltraitent, les arrosent de produits chimiques, avec des menaces, des tabassages, du feu et des lancers de briques. C’est la pire sorte de lâcheté : s’agenouiller devant les patrons et les dirigeants, mais bondir pour frapper quiconque ils craignent venir d’en dessous d’eux. Sans doute, des masses de citoyens en colère se joignent à eux, peut-être plus hésitants à agir, mais non moins lobotomisés par la peur de l’étranger.
Ce qu’ils ne voient pas, c’est que chaque pouce d’espace est à la merci du profit et du contrôle. Toute le monde et toute chose est façonné à l’image d’un « progrès » inhumain. Le rêve humain d’appartenance et de coexistence est assassiné et réanimé en tant que zombie d’un nationalisme en danger.
Cette honte est encouragée par le conformisme de masse à la politique, aux médias et aux réseaux sociaux. C’est un racket high-tech de l’attention, qui débite des nouvelles choses qui terrifient ou rendent furieux, tout ce qui vous fait continuer à défiler et à cliquer.
Maintenant que la fumée des pogroms potentiels s’est dissipée, l’État continue de chanter sa berceuse sur la « sécurité » – dans un royaume féerique d’unité multiculturelle. Mais nous savons que ses chevaliers en armure étincelante sont les flics, les juges, les matons, les balances et les entreprises de technologie qui vendent des instruments de surveillance DIY. Et que l’unité qu’ils défendent est faite seulement d’obéissance volontaire, mortelle – à un logement et un loyer subhumains, à un travail qui dévore la vie et à une consommation toxique.
Se laisser bercer par le faux produit de la « sécurité » coûte cher – notre propre pensée vivante et notre volonté d’agir : une belle affaire pour ceux qui ont du pouvoir et des privilèges ainsi qu’une honteuse dépossession pour le reste d’entre nous, qui restent des cibles faciles.
Assez de tout ça ! Nous n’aiderons pas à décorer cette friche exploitée avec des drapeaux et des mensonges démocratiques. Il est temps d’agir, de nous regarder en face les un.es les autres, de faire face à la réalité, de choisir nos compagnon.nes de lutte et d’affronter ce qui nous détruit. Dans le quartier de Harehills, à Leeds, la tentative des policiers et des services sociaux d’enlever plusieurs enfants, contre leur volonté, a provoqué une nuit de rébellion multiraciale, de la part de la jeunesse combative de la région. A Croydon [ville de la banlieue sud de Londres ; NdAtt.], un rassemblement d’une cinquantaine de personnes, contre une menace fasciste qui ne s’est pas concrétisée, n’a pas gaspillé l’occasion – en attaquant la police et en dressant des barricades dans les rues.
Mais nous n’avons pas besoin d’attendre la goutte qui fait déborder le vase. Formons des groupes auto-organisés, sans drapeaux ni leaders, rencontrons-nous, discutons, identifions les questions qui rendent nos vies invivables, qui affament nos enfants, qui nous jettent à la rue ou nous forcent à vivre dans la misère urbaine et l’humiliation. Sans syndicats ni partis politiques, organisons nous-mêmes l’attaque contre l’existant, avec celles/ceux que nous choisissons, et coordonnons nos luttes, en apportant qualité, solidarité, joie, en commençant maintenant à créer un monde digne d’être vécu. Là où il y a de la dignité, il y a de la révolte !
quelques anarchistes dans le sud de Londres