Pérama (Grèce) : Revendication d’une action

Act for Freedom Now ! / mercredi 14 août 2024

Vendredi 9 juin, dans le secteur de Pérama, nous avons mis le feu aux bureaux de vote permettant de choisir entre différents partis, à l’occasion du processus électoral européen ; un acte de défiance contre l’appareil des partis et les oppresseurs de nos vies. Nous voulons envoyer un message à Yiannis Lagoudakos, politicien de Néa Dimokratía, récemment élu maire de Pérama. Lorsqu’il déverse sa colère fasciste contre des minorités vulnérables, comme les Roms, il ne devrait pas oublier l’incident récent, quand il a arrosé une mère avec un tuyau d’eau, tout en menaçant de kidnapper ses enfants ; face à la violence fasciste, rien ne restera sans réponse.

Il semblerait que le miroir de l’illusion électorale ait été brisé. Le mécanisme électoral et toute la mafia du parlement européen perdent leur sens dans le conflit social. Le taux élevé d’abstention dans le processus électoral européen représente la quantité maximum de mécontentement de la société dans son ensemble. Au moins dans le territoire grec, la droite et la gauche ensemble et leurs extrêmes se sont effondrées aux yeux de la jeunesse et pas seulement. Ce qui reste à faire, c’est de renforcer les forces sociales auto-organisées sur des bases radicales, de créer des groupes informels d’action directe et la coopération entre les personnes, avec les caractéristiques appropriées aux circonstances. Au-delà des difficultés de l’époque et du durcissement du contrôle étatique sur nos vies, la lutte anarchiste doit examiner la reconstruction et la reconstitution du processus insurrectionnel, ainsi que son cadre stratégique, pour la préparation et le reprise de nouvelles structures de combat.

Ceux/celles qui portent cette perception doivent se libérer de la résignation et du découragement dû au vide dystopique de la réalité sociopolitique, afin de mener des actions qui peuvent donner des résultats de renforcement des relations humaines, dans le sens d’une attitude combative et dynamique. Détachés de la concurrence des tendances politiques et de la logique clanique-mafieuse, avec des ouvertures sociales capables de mobiliser l’affrontement agressif au niveau d’une guerre de classe qui s’intensifie, contre cet ennemi qui est l’État, des individus, des groupes, des collectives et toute la diversité des organisations, avec la clairvoyance et le jugement politiques nécessaires, constitueront une croissance cruciale de la base du mouvement.

L’abandon de positions conservatrices myopes, par le défi mais aussi l’affaiblissant des ancrages idéologiques étroits qui conduisent à l’immobilité et finalement au recul ; le nouvel outil de l’évolution, apte à briser la glace et la torpeur sociale, est créé pour diffuser l’envie révolutionnaire. Quand nous n’apprenons pas de nos erreurs, nous sommes non seulement condamné.es à retomber dans le piège de les répéter, mais aussi à nous habituer au monopole de la répétition de la même erreur. L’antidote réside dans la solidarité, dans l’empathie de notre temps et la compréhension mutuelle au sein du monde fraternel de la résistance. La réalité de l’exploitation se déploie dans nos vies et c’est à travers nos vies qu’elle sera détruite.

L’État, tout ce qu’il a à vendre c’est la terreur au nom de la sécurité et de la paix sociale, une illusion organisée pour assurer sa propriété, qui maintenant s’effondre. La lutte contre l’État présuppose une lutte avec des tactiques de guerre de rue et d’autodéfense contre toutes les formes d’autorité, de sacerdoce et de privilège. Alors que l’ennemi est vaincu d’un côté, l’attaque ailleurs doit être inévitable. Le vote est la mort et la politique partisane est un poison dans les veines de la liberté.

Cette action est dédiée à l’anarchiste révolutionnaire Dimitris Chatzivasileiadis, qui est en grève de la faim dans sa cellule, parce que la direction et les autorités de la prison de Domokos mettent en œuvre des provocations à son encontre, par le biais du cannibalisme social promu à ses dépenses, dans le but de plier son moral combatif. Bas les pattes des prisonnier.es de la guerre sociale-de classe.

Solidarité avec les lieux occupés expulsés ou menacé par l’État : la communauté de squats Prosfygika, sur l’avenue Alexandra, le lieu occupé autogéré de l’Université polytechnique, l’occupation en plein air de la colline Strefi, l’occupation anarchiste UTOPIA A.D. à Komotiní et le centre social occupé Zizania, au carrefour des rues Fylis et Feron [tous ces lieux se trouvent à Athènes, sauf Komotiní, ville du nord-est de la Grèce ; NdAtt.].

Αυτόνομες Συντεχνίες Δρόμου
[Syndicats autonomes de rue]

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