Il Rovescio / samedi 29 juin 2024
Le 11 juillet aura lieu la dernière audience du procès contre Zac, inculpé en vertu des articles 280bis (acte de terrorisme perpétré avec des dispositifs mortels ou explosifs) et 270quinques (auto-entrainement) du code pénal. À partir de 9h30, il y aura le réquisitoire du procureur et, après, les plaidoiries des avocats. Ensuite, la cour se réunira en chambre de conseil et elle émettra la sentence.
Zac est accusé d’une attaque contre le consulat de Grèce à Naples, le 4 mars 2021, que le parquet a identifié comme d’origine anarchiste et inséré dans la campagne en solidarité avec Dimitri Koufondinas, un prisonnier grec qui, en 2021, avait été en grève de la faim pendant plusieurs mois, en risquant la mort, pour contester la réforme pénitentiaire en cours à l’époque, qui comportait une importante détérioration des conditions de la détention. Au cours des audiences, toute l’inconsistance de l’hypothèse de l’accusation s’est manifestée, ce qui a rendu évidente la nature purement politique de ce procès, qui se fonde plus sur la personnalité de l’inculpé que sur des faits. À un tel point que Zac est resté sous contrôle judiciaire et a aussi été « élu » (sans s’être candidaté !) à la surveillance spéciale.
La requête, de la part de la Préfecture, de cette mesure supplémentaire, promptement acceptée par le Juge des libertés, confirme l’acharnement politique contre le compagnon. Il nous semble évident que, dans cette affaire comme lors d’autres opérations de répression de la dissension politique, il s’agit d’un moyen pour obtenir des résultats, indépendamment de l’issue du procès. En général, la surveillance spéciale est devenue un instrument de plus en plus utilisé comme moyen de prévention et de contrôle social.
Bref, étant donné que le vrai fondement du méli-mélo d’hypothèses d’enquête et de bureaucratie policière qui a été porté au procès est l’appartenance du compagnon au mouvement anarchiste, on peut dire que ce qui est inculpé est une précise identité politique et que le vrai objectif est la criminalisation de toutes les luttes conte le système pénitentiaire et de la solidarité avec les détenus en lutte. Ce n’est pas un hasard si la dangerosité présumée de Zac et son arrestation ont été motivées par le contexte de mobilisation contre le régime de détention 41-bis et en solidarité avec Alfredo Cospito en grève de la faim, dans le but de prévenir des possibles engagements dans une éventuelle « escalade » de la lutte. Cette opération s’insère dans une stratégie répressive plus ample qui a frappé, avec les mêmes caractéristiques, des nombreux compagnons et compagnonnes, cette dernière année.
Nous ne reconnaissons aucune forme de distinction entre culpabilité et innocence, le pur arbitre d’une logique judiciaire qui n’est jamais neutre, mais est le reflet complet des valeurs dominants, dans un système de guerre globale, de massacre de peuples et d’emprisonnement d’opprimés et de dissidents. En revanche, ce que nous assumons sont les idéaux, les pratiques, l’identité politique du compagnon inculpé, dans lesquels nous nous reconnaissons pleinement. Nous pensons qu’il est important de renforcer la solidarité, dans une époque d’intensification de la répression, qui, dans le contexte actuel de guerre, frappe de manière de plus en plus large. C’est pourquoi nous vous invitons à une présence massive lors de la dernière audience, pour montrer clairement que, si l’objectif était celui d’isoler le compagnon, ils n’ont pas réussi, et qu’il n’y a aucune résignation, parmi ceux/celles qui soutiennent la lutte contre toute forme d’oppression.
Anarchistes