Affaire des « antifas de Budapest » : Maja extradé.e vers l’Hongrie

Budapest Antifascist Solidarity Committee / vendredi 28 juin 2024

Extradition de Maja vers l’Hongrie – Déclaration du BASC

Le rassemblement du 21 juin, devant la prison de Dresde

Hier soir à 19 hures, la Cour d’appel de Berlin a décidé que notre camarade Maja devait être extradé.e vers l’Hongrie. Peu de temps après cette décision, vers 4 heures du matin, Maja a été extrait.e de sa cellule, dans une opération de disparition forcée digne de l’époque nazie, et sorti.e d’Allemagne, sans que son avocat ni sa famille n’en soient informés. Il s’agit d’une tentative délibérée de limiter, voire d’empêcher, des réactions rapides, juridiques mais aussi solidaires.
Ce matin, à 10h50, la Cour constitutionnelle fédérale a émis une ordonnance pour suspendre l’extradition jusqu’à l’examen de la requête urgente présentée par l’avocat de Maja. Mais Maja a été remis.e aux autorités hongroises dès 10 heures. L’ordonnance est donc arrivée trop tard.

Toutes les autorités (la Maison d’arrêt de Dresde, la police judiciaire de Saxe, le Parquet de Berlin) ont refusé de donner des informations à sa famille sur l’endroit où Maja se trouve actuellement et la famille a dû lire dans la presse que Maja avait été amené.e à la frontière austro-hongroise plusieurs heures auparavant.

En tant que personne non-binaire, Maja s’attend à l’inimaginable, dans le système pénitentiaire d’un pays queerophobe. Les autorités allemandes en sont bien conscientes, mais elles accordent néanmoins la priorité au zèle de persécution de la Hongrie autoritaire.

L’État allemand aime se vanter d’être un « État de droit exemplaire », mais si cela lui convient, il contourne sa propre façade d’État de droit et peut laisser ses propres citoyen.nes moisir dans des conditions inhumaines dans les prisons hongroises, ou bien essayer de contourner la Cour constitutionnelle fédérale.

En Hongrie, Maja sera soumis.e à des conditions fascistes et queerophobes que nous ne pouvons qu’imaginer. Là-bas, il n’y a pas de présomption d’innocence, ni de procédure judiciaire digne d’un État de droit. Elle/il risque jusqu’à 24 ans de prison, ce qui serait difficilement possible en Allemagne, quelque chose qui ne semble pas déranger les autorités allemandes, dans les cas des antifascistes.

Ce n’est pas depuis hier qu’il est clair que les prisons hongroises, ainsi que son système juridique, ne répondent à aucune norme européenne. Le statut de pays démocratique, en ce qui concerne la Hongrie, a été contesté par le Parlement européen en 2022. Et pourtant, l’extradition est mise en œuvre avant de pouvoir être examinée plus en détail par les tribunaux allemands. Les autorités allemandes portent désormais une part de responsabilité si Maja est sous la menace de violences, d’isolement et d’un procès-spectacle politique.

Dans ces conditions, nous avons peur pour Maja et nous ne comprenons pas comment on a pu arriver à cette décision. Nous sommes en colère pour la façon dont les autorités ont foulés aux pieds les droits humains de Maja et l’ont amené.es dans un endroit inconnu, isolé.e de son avocat et de sa famille. Nous sommes en colère pour la façon dont les autorités méprisent la famille de Maja, en lui refusant toute information.

Les informations sur la situation de Maja arrivent par bribes et elles changent rapidement. Nous appelons donc tout le monde à utiliser les prochaines heures pour continuer à essayer d’empêcher l’extradition définitive de Maja et à se montrer solidaires avec lui/elle. Tenez-vous informé.es.

Free Maja – Free all antifas
#NoExtradition

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